Les Français préfèrent Internet à leur banquier

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Mélanie Taravant et Sophie Amsili
La fréquentation des agences a reculé, poussant les banques à s'adapter.

En chiffres. Les Français se rendent de moins en moins dans leur banque : en cinq ans, la fréquentation a en moyenne été divisée par 3. Chez BNP Paribas, par exemple, elle a diminué de 3% chaque année. Un baromètre Orange/Terrafemina publié mi-février indiquait ainsi que 91% des internautes clients de banques de réseau traditionnelles avaient déjà consulté en ligne leur compte. 82% avaient même déjà réalisé sur Internet un virement bancaire entre deux de leurs comptes ou livrets d'épargne et 66% un virement bancaire vers celui d'une autre personne.

Conséquence de cet engouement : les recrutements aux guichets, déjà affectés par la crise, ont eux aussi reculé. On comptait 23.000 embauches dans le secteur en 2012 contre 30.000 l'année précédente.

"Le client choisit le niveau d'accompagnement". Pour faire face à ces nouveaux modes de consommation, les banques ont fait évoluer le traditionnel métier de conseiller financier. "Aujourd'hui, le client veut du conseil personnalisé mais il ne veut plus forcément se déplacer à l'agence comme il le faisait avant", note Christine Fabresse, directrice du réseau des Caisses d'épargne. Un client peut ainsi commencer une opération par Internet puis téléphoner, s'il le souhaite, à son conseiller bancaire qui le guidera jusqu'au bout. Le client peut même signer un contrat à distance et le renvoyer par courriel. Mais il peut aussi tout effectuer en ligne. Au final, "c'est le client qui choisit le niveau d'accompagnement qu'il souhaite", souligne Christine Fabresse.

100% en ligne. Les banques sont également de plus en plus nombreuses à créer des marques sur Internet. Pourtant, d'après le baromètre Orange/Terrafemina, les Français se montrent plutôt frileux à l'idée d'une banque 100% en ligne. 48% des personnes interrogées se disent ainsi "pas intéressés" par une gestion complètement à distance de leurs comptes, en ligne ou par téléphone, même en contrepartie de frais bancaires moins élevés.