Le TGV Médine-La Mecque menacé par les sables

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Une unité du TGV construit par Talgo embarque au port de Barcelone en 2014, direction le port de Jeddah. © JOSEP LAGO / AFP
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avec AFP , modifié à
Aucun membre du consortium ne veut prendre en charge le déblaiement du sable qui envahit une partie des voies ferrées, bloquant l'avancée des travaux.

C'est le plus gros contrat international jamais remporté par des firmes espagnoles : la construction d'une ligne TGV reliant Médine à La Mecque en Arabie saoudite. Mais le sable envahit une partie des voies et les partenaires se disputent pour savoir qui doit le balayer. L'entrée en service de la ligne, initialement prévue pour 2016, est maintenant annoncée pour fin 2017.

Un désert et des vents violents. Fin 2011, un consortium espagnol composé de 12 entreprises espagnoles et deux saoudiennes avait raflé ce méga-contrat de train à grande vitesse, pour 6,7 milliards d'euros, devant des concurrents allemand, japonais et français. Il s'agit de construire une ligne couvrant les 444 kilomètres séparant La Mecque de Médine, deuxième lieu saint de l'Islam, pour que des millions de fidèles en pèlerinage puissent voyager à grande vitesse, au rythme de 166.000 par jour. Mais dans ce désert balayé par des vents violents, du sable vient s'accumuler sur certains tronçons.

Qui veut balayer ? Dans un courrier du 7 février, le constructeur espagnol OHL, un des membres du consortium chargé du chantier, fait valoir que lui-même "n'est pas payé pour ôter le sable sur les voies afin de faciliter le travail d'autres membres du consortium" tel le fabricant de trains Talgo qui doit y mener ses essais. Mais il se dit prêt à le faire si un accord est signé pour ce travail en plus.

Le gouvernement espagnol minimise. La gouvernance du consortium est d'autant plus complexe qu'il comprend 14 entreprises au total, dont la compagnie ferroviaire publique Renfe, l'opérateur du réseau de chemins de fer espagnol Adif, la société technologique Indra, etc. La ministre espagnole de l'Equipement, Ana Pastor, a tenté de minimiser la dispute. "Nous savions déjà ce que nous allions trouver", a-t-elle déclaré à la presse. "Ce n'est pas une question nouvelle et il revient aux ingénieurs espagnols de résoudre ce défi".