Le TGV cause les pertes de la SNCF en 2013

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Alexis Toulon avec AFP , modifié à
FINANCES - La compagnie est plombée par la dépréciation du TGV et les travaux nécessaires à la modernisation de ses infrastructures.

Année sombre pour le transport ferroviaire. Le résultat de la SNCF devrait être dans le rouge en 2013, du fait de la dépréciation des TGV, et 2014 connaîtra d'importants travaux, a annoncé le président de la SNCF Guillaume Pepy lundi soir lors de ses voeux à la presse. "Nos commissaires aux comptes nous imposent ce qui s'appelle un test de valeur sur le parc des TGV (...) dont le montant, qui n'est pas aujourd'hui fixé, sera à déduire du résultat de la SNCF", a indiqué Guillaume Pepy, lors de ses voeux au siège de la compagnie ferroviaire à Saint-Denis.

2014, l'année des travaux. "Il y aura un résultat exceptionnel négatif qui viendra en déduction du résultat de l'année", a-t-il ajouté, faisant état d'un "résultat récurrent qui sera positif", mais plongera dans le rouge du fait de cette dépréciation du parc TGV. Les résultats financiers de la compagnie seront publiés le 13 février. Par ailleurs, "2014 sera une année de travaux", a-t-il déclaré. En Ile-de-France par exemple, ils seront multipliés par 2,5 par rapport à 2012, "ça nous effraie". Car, ces travaux auront un impact sur la circulation.

Les inquiétudes du Stif. "Pour la SNCF, même si on l'exprime de façon courtoise et modérée, on est très inquiets", a déclaré M. Huchon, également président (PS) du conseil régional d'Ile-de-France, dans une interview à Mobilettre, lettre spécialisée sur les transports. "On a l'impression, alors que des centaines de millions d'euros s'abattent sur le transport public, que l'exploitation quotidienne ne fonctionne pas", a déploré le président du Stif, qui avait reçu en novembre, avec les autres élus franciliens du conseil d'administration, le président de la SNCF, Guillaume Pepy, et la directrice générale de Transilien, Bénédicte Tilloy.

"Produire moins cher". Le président de la SNCF, évoquant le "rythme de transformation" de l'entreprise, s'est dit "décidé à l'accélérer". Il souhaite notamment "produire moins cher", appliquer "les méthodes industrielles au chemin de fer", et continuer à "diminuer les coûts d'investissement", soulignant que "ce sont 150 millions d'euros que nous n'avons pas dépensés en 2013". "Il faut faire baisser les coûts pour faire baisser les prix", a-t-il ajouté. Par ailleurs, la marge opérationnelle du fret ferroviaire, qui était de -400 millions d'euros en 2010, devrait être de -170 millions d'euros en 2013, et passer à -120 millions en 2014.

Moderniser les machines. Un "nouveau modèle de TER" devrait également être proposé aux régions, en charge du transport régional, et dont plusieurs ont fait part de leur grogne envers la SNCF. Guillaume Pepy, à la tête de la SNCF depuis 2008, souhaite "un nouveau modèle de production, moins cher".

Moins de grèves ? Il a également évoqué le cadre social harmonisé, qui concernera l'ensemble des entreprises ferroviaires, et pour lequel les négociations ont commencé : "notre obsession, c'est la préparation de la concurrence. La date relève des politiques. On met le paquet sur le cadre social harmonisé. (...) C'est la condition pour que le secteur s'en sorte". Concernant les wagons-bar des TGV, qui ont changé de prestataire en novembre dernier, il a indiqué qu'il y a "encore des problèmes d'approvisionnement", mais s'est réjoui de la "fin du sandwich TGV".

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