Le PDG d'Air France : cette grève en plein chassé-croisé d'été "est une véritable aberration"

Frederic Gagey Air France
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avec AFP
En plein chassé-croisé juillet/août, "on ne se met pas en grève dans une telle période", déplore le PDG Frédérice Gagey. 

Le PDG d'Air France, Frédéric Gagey, appelle les syndicats de l'entreprise à "revenir au dialogue", estimant que mener une grève, comme ils le prévoient à partir de mercredi, reviendrait à prendre le "risque de compromettre le redressement" de la compagnie aérienne. "Il faut revenir au dialogue et prendre en compte sérieusement les enjeux pour l'entreprise", de cette grève des personnels navigants (PNC, hôtesses et stewards) en plein chassé-croisé juillet/août, affirme-t-il dans un entretien au Parisien publié dimanche.

Grève du 27 juillet au 2 août. "On ne se met pas en grève dans une telle période, au risque de compromettre le redressement d'Air France", juge-t-il. "Il ne faut pas oublier que 2015 a été la première année depuis six ans où nous avons affiché un résultat positif", poursuit le PDG d'Air France. "Il y a de quoi être fiers, car c'est le fruit d'un travail collectif. Ce serait vraiment dommage que l'entreprise perde à nouveau de l'argent", estime-t-il. Malgré des discussions marathon entre la direction et les syndicats d'hôtesses et stewards, soutenus par les pilotes, une grève des personnels navigants (PNC) de la compagnie aérienne se profile du 27 juillet au 2 août.

Les "mesurettes" de la direction. Le SNPNC-FO et l'Unsa-PNC (46% des voix à eux deux), en désaccord sur le texte du nouvel accord d'entreprise négocié depuis mi-avril, maintiennent leur préavis de grève, déposé début juin, "la direction ne proposant que des mesurettes et continuant à s'arc-bouter sur la durée de l'accord", a affirmé vendredi Sophie Gorins du SNPNC-FO. L'accord actuel, fixant les règles de travail, de rémunération et d'avancement, arrive à échéance fin octobre. Pour éviter une grève, Air France a proposé une reconduction quasi à l'identique de cet accord, mais pour une durée de 17 mois, jugée insuffisante par les syndicats qui réclamaient une durée de trois à cinq ans.

"Une véritable aberration". Pour Frédéric Gagey, la direction a proposé "des améliorations" à cet accord d'entreprise: "des droits de congés, des rémunérations consécutifs à des modifications de programme ont ainsi été revus à la hausse". Il voit dans cette grève "une véritable aberration, d'autant qu'il n'y a actuellement aucun couperet, aucune pression sur les partenaires sociaux". Si les vols longs-courriers seront "les plus préservés", déclare au journal le PDG d'Air France, les "courts et moyens-courriers risquent d'être les plus impactés". Les premières prévisions de vols seront connues lundi, a précisé une porte-parole de la compagnie.