Le froid pèse sur l'économie

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avec Xavier Yvon , modifié à
La vague de froid paralyse certains secteurs mais fait le bonheur de quelques commerçants.

Les températures polaires qui touchent la France depuis une dizaine de jours commencent à faire sentir leur effet sur l'économie. Certains secteurs, comme le bâtiment, les transports, ou encore l'agriculture, sont dits "météosensibles". Ils souffrent donc particulièrement du froid. D'autres parviennent à tirer leur épingle du jeu.

Moins de camions sur les routes, moins de livraisons

Le froid vide d'abord les routes. Le risque de verglas et de neige dissuade une partie des transporteurs à prendre le volant. On compte environ 5 à 10 % de camions en moins chaque jour, selon la Fédération des transports. Conséquence, les usines et la grande distribution subissent des retards de livraisons.

Dans les rues, les passants sont également peu nombreux. Les sorties au restaurant ou les virées shopping sont remises à plus tard. Les courses deviennent une corvée encore plus pénible avec le froid. Et c'est le e-commerce qui en profite : à mesure que le thermomètre baisse, les ventes augmentent. Elles sont en hausse de 9 % en janvier. Et le produit star, c'est la soupe : les ventes ont bondi de 26% en une semaine.

Facture salée pour réchauffer les légumes

Les agriculteurs, eux, souffrent depuis le début de la vague de froid. Dans les champs tout a gelé, et sous les serres, il faut chauffer au maximum. Angélique Delahaye, présidente la fédération des producteurs de légumes, qui tente de sauver ses concombres. "Normalement, il faudrait 20°, mais la facture est intenable. Du coup, il faut tenir un différentiel de température de -14° à 16° dans la serre. Notre note de chauffage va être multipliée quasiment par quatre", explique-t-elle sur Europe 1. Beaucoup d'agriculteurs devront donc demander un coup de main à leur banquier.

Dans le bâtiment, la solidarité existe déjà. Toutes les entreprises du secteur cotisent à la "caisse de chômage intempéries". Et quand les chantiers sont à l'arrêt, comme en ce moment, la caisse paie 75 % du salaire des ouvriers. Un coup de pouce qui permet de limiter la casse en temps de gel. Mais les entreprises déjà fragiles souffrent encore plus de la météo et certaines pourraient être obligées de mettre la clé sous la porte, prévient la Fédération du bâtiment.