Le couple et l’argent : où en sont les Français ?

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AW, avec Olivier Samain
Dans son "portrait social de la France 2015", l’Insee relève que les Français ont plutôt tendance à faire compte commun, mais pas autant que dans d’autres pays européens.

Faire totalement compte commun ou pas ? Beaucoup de couples se posent un jour la question et certains sautent le pas. En France, ils sont 63% à déclarer mettre totalement leurs revenus en commun, selon le "Portrait social de la France 2015", dévoilé par l’Insee mercredi matin. Précisions.

Compte commun : la France dans la moyenne… basse. Dans tous les pays de l’Union européenne, la majorité des couples déclarent que leurs revenus sont totalement mis en commun, avec de fortes disparités : en Finlande, cette mise en commun totale ne concerne que 53 % des couples tandis qu’en Espagne, au Portugal ou en Pologne, ce taux monte à 90%. Avec une proportion de 63% de couples mettant tous leurs revenus en commun, la France se situe dans la moyenne basse.

"Le modèle prédominant en Europe c’est que les couples partagent complètement leurs revenus : c’est le cas de trois couples sur quatre en Europe. La France se situe plutôt à hauteur de deux couples sur trois, c’est-à-dire que le modèle prédominant de partage totale des revenus y est plutôt plus faible qu’ailleurs", analyse Fabrice Lenglart, directeur des statistiques démographiques et sociales à l'Insee, au micro d’Europe1.

Le profil des couples qui font compte commun. Dans presque tous les pays, la proportion de couples qui mettent tous les revenus en commun est nettement plus élevée pour les couples mariés et/ou qui ont au moins un enfant.

Le profil des couples qui ne font pas compte commun. La mise en commun totale est moins élevée lorsque les deux conjoints travaillent à temps complet et qu’ils tendent à avoir des revenus plus élevés que la  moyenne.

Les  grosses dépenses ? Une décision "commune". Quel que soit le choix de mettre ou non en commun leurs revenus, la majorité des femmes et des hommes considèrent que, dans leur couple, les décisions "importantes" (acheter une voiture, contracter un emprunt…) sont prises d’un commun accord. Chaque conjoint s’estime libre de ses choix de dépenses personnelles. Cependant, lorsque les couples ne mettent pas (ou pas totalement) en commun leurs revenus, "la proportion d’entre eux qui déclarent décider de leurs dépenses personnelles tout seul est plus importante", précise Fabrice Lenglart, directeur des statistiques démographiques et sociales à l'Insee.

Malgré ce sentiment d’équilibre des décisions de dépenses au sein des couples, les achats de tous les jours sont largement considérés comme étant du "domaine" des femmes… aussi bien par les hommes que par les femmes.

 

Deux autres enseignements du Portrait social de la France en 2015 :

Fécondité et crise économique : l’exception française. En France, la fécondité semble insensible à la crise : avec près de 2 enfants par femme en moyenne, l’Hexagone a pour spécificité une fécondité à la fois stable et élevée, relève l’Insee. La France est même devenue en 2013 le pays européen où la fécondité est la plus élevée. Au niveau européen, seule l’Allemagne s’en sort de manière comparable. Les pays plus durement frappés par la crise comme l’Espagne, la Grèce et le Portugal accusent en revanche un recul de la fécondité de 0,18 enfant par femme depuis 2008.

40-44 ans, un âge peu propice au sentiment d’aisance financière. En France, le sentiment d’aisance financière des ménages se révèle stable au fil des générations mais il fluctue au fil de la vie. Ainsi, c’est entre 40 et 44 ans que les ménages se sentent le moins à l’aise. À cet âge intermédiaire, les revenus ont beau, en effet, être à leur maximum… la consommation l'est aussi. Passée cette tranche d’âge critique, la courbe s’inverse et le ressenti s’améliore jusque vers 70-74 ans, âge auquel les ménages se sentent les plus à l’aise financièrement.