Cinéma : des places à 15 voire 18 euros

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Elisabeth Assayag et G.V. , modifié à
CONSO - Un cinéphile sur cinq paie aujourd’hui son billet de cinéma plus de 10 euros. Il y a dix ans, ils étaient moins de 1% à débourser plus de 10 euros la place.

La magie du cinéma n’a pas de prix. En revanche, l’entrée des cinémas en a un et il est de plus en plus élevé : parfois 15 voire 18 euros la place. Une inflation qui n’est pas prête de s’arrêter, une partie des exploitants de salles ayant décidé d’appliquer la même méthode que les compagnies aériennes : instaurer des catégories de clientèle avec un tarif à chaque fois spécifique.

20% des billets vendus plus de 10 euros. Pour confirmer une impression, place aux chiffres : il y a dix ans, les places vendues au-dessus de 10 euros représentaient moins de 1% des billets vendus. Aujourd'hui, elles représentent 20% des ventes. Comment les exploitants de salles justifient-ils ces tarifs ? En mettant en avant les services proposés : des sièges dignes d'une première classe d'avion ou un  placement en salle comme dans un théâtre.

"Il y a des gens que cela ne dérange pas de payer le plein tarif et qui veulent du service, réserver leur fauteuil. Le prix moyen en France est à 5,60 eruos. Pour que ces personnes puissent payer un tarif moins cher, il faut que d’autres personnes paient le plein tarif", assure Richard Patry, président de la fédération des cinémas. Et ce dernier d’ajouter : "cela ne vous gêne pas dans le train, cela ne vous gêne pas dans l’avion. Pourquoi cela vous gênerait dans le cinéma ?".

"Je trouve cela trop cher". Du côté des spectateurs, on n’est pas vraiment convaincu. Interrogés à la sortie d’un cinéma, la plupart ne sont pas du tout prêt à payer plein pot. Et les salles ultra sophistiquées ou le service n’y changent rien. "Je trouve cela trop cher. Me ramener mon pot de popcorn et m’installer bien comme il faut pour payer 14 euros au final, je n’en ai vraiment pas besoin", témoigne une cinéphile. "Je trouve que 15 euros, c’est absurde", renchérit une autre, qui a la chance d’avoir des places à 5 euros grâce à son comité d’entreprise. Mais lorsqu’on n’a pas cette chance, la facture grimpe, surtout si on a des enfants.

La carte d’abonnement, seul salut ? Mais les clients n’ont pas vraiment le choix, surtout dans les régions où les cinémas se font rares : le choix des prix étant libre, chaque exploitant de salle applique le tarif qu’il souhaite. Du coup , pour échapper aux tarif plein, les solutions sont rares : choisir la séance de 11 heures ou bénéficier de billets via son comité d’entreprise n’étant pas possible pour tout le monde, la carte d’abonnement est la seule solution. Les patrons de salles misent dessus et multiplient les offres, ce qui leur assure un taux de remplissage essentiel pour rentrer dans leurs frais. Mais pour que le spectateur y trouve son compte, il doit aller plus de deux fois par mois au cinéma.