La SNCM a besoin d’un milliard d’euros

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Axel de Tarlé et Alexis Toulon
DERNIERE CHANCE ? Les marins ont lancé un mouvement de grève peu de temps avant le début de la saison estivale. Un pari risqué pour l’entreprise déjà prise à la gorge financièrement.

Nouveau round dans le conflit qui oppose les marins de la SNCM à la direction. Les salariés de la compagnie maritime ont lancé un mouvement de grève qui doit débuter jeudi à 6h du matin. La date n’a pas été choisie au hasard : c’est à ce moment que se tient l'assemblée générale des actionnaires, qui doit clôturer les comptes 2013 et entériner la reprise en main de la société par son actionnaire majoritaire Transdev (Véolia). Avec cette action, les syndicats espèrent peser sur l’Etat et Véolia en menaçant la saison estivale. Mais, les marins jouent gros, tant la SNCM est déjà en difficulté et a besoin d’argent.

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Un problème de dette, de flotte et de concurrence. La SNCM est dans la tourmente depuis l’ouverture du marché à la concurrence en 1996. L’entreprise n’était pas préparée à l’arrivée d’un nouvel acteur et elle a vu ses parts de marché diminuer face à Corsica Ferries. L’Etat a régulièrement aidé la compagnie, en injectant de l’argent pour maintenir le navire à flot. Mais ces subventions ont été jugées illégales par Bruxelles, car nuisant à la concurrence. Et l’Union européenne a condamné la SNCM à rembourser les 440 millions d’euros donnés.

LA SNCM joue gros avec cette grèvepar Europe1fr

A cela s’ajoute un plan de sauvetage qui prévoit le départ volontaire de 500 salariés et l’achat de quatre nouveaux navires, plus performants et moins coûteux. "Au bas mot c’est 150 millions pièce", souligne Axel de Tarlé, l’éditorialiste économique d’Europe 1. Au total, pour sauver la compagnie, les actionnaires doivent mettre sur la table un milliard d’euros. Une grosse somme, surtout que Véolia préfèrerait se retirer du capital de la SNCM dont elle a hérité en rachetant Transdev.  

Négocier avec Bruxelles. Autre solution envisagée par le gouvernement : restructurer la SNCM en la transformant en entreprise plus petite, assainie. En échange, Bruxelles passerait l’éponge sur les 440 millions d’euros. Mais le problème est que "les syndicats ne veulent pas entendre parler" de cette alternative, rappelle Axel de Tarlé. Ainsi, le mouvement pourrait se durcir, et risquer de faire basculer la compagnie "dans une procédure de sauvegarde, car les caisses sont vides", prévient Axel de Tarlé.  

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