La "mort programmée" de Meryl Fiber

Les salariés de Meryl FIber n'ont plus d'espoir de voir leur entreprise sauvée.
Les salariés de Meryl FIber n'ont plus d'espoir de voir leur entreprise sauvée. © MAXPPP
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avec Lionel Gougelot
REPORTAGE - Les salariés du fabricant de textile du Nord n'ont plus d'espoir de voir leur entreprise sauvée.

Le gouvernement entame mardi ses consultations sociales, avec au programme notamment la vague de plans sociaux. Parmi les entreprises concernées, Meryl Fiber, dans le Pas-de-Calais, qui devrait bientôt fermer ses portes. Les 343 salariés ont perdu l'espoir de sauver leur usine de fabrication de fibres textiles. Sauf surprise de dernière minute, le tribunal de commerce d'Arras prononcera mercredi la liquidation de Meryl Fiber.

"On ne me fera pas croire que les politiques n'étaient pas au courant"

Les employés ont allumé quelques feux de palettes et jeté des bobines de fil au sol pour bloquer symboliquement l'usine, à Saint-Laurent-Blangy. "C'est un gâchis à cause d'actionnaires voyous. On ne me fera pas croire que depuis toutes ces années, les politiques de la région n'étaient pas au courant de la situation", s'emporte un salarié. "Il fallait réagir avant. Maintenant, c'est la mort programmée", poursuit-il.

Nouvelle bataille pour les indemnités

Les syndicats avaient envisagé de rencontrer Arnaud Montebourg, le ministre du Redressement productif. Le rendez-vous n'aura finalement pas lieu. Le secrétaire du comité d'entreprise reconnaît qu'il est difficile de faire entendre la voix des "Meryl" au milieu de tous les plans sociaux qui s'accumulent sur le bureau du ministre. Il n'espère plus désormais que le tribunal leur accordera des indemnités substantielles. "Si on n'arrête tout, notre objectif sera d'indemniser les gens décemment. On a tous 30 ans d'ancienneté et on ne sait rien faire d'autre que du textile. Sur le marché de l'emploi, on est grillés d'avance", assure-t-il, pessimiste.

Et pour obtenir ces indemnités, les salariés sont prêt à bloquer les matières premières stockées dans l'usine aussi longtemps que nécessaire.