La Grèce obtient un sursis de deux ans

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Sophie Amsili avec agences , modifié à
Le pays a arraché un délai supplémentaire pour réaliser son nouveau plan d'économies.

Trois mois de négociations et des caisses à sec dans à peine plus de deux semaines. L'Etat grec devait trouver de toute urgence un accord avec ses créanciers pour obtenir une nouvelle aide. C'est chose faite mercredi, a annoncé le ministre des Finances Yannis Stournaras devant le Parlement. Malgré cette bulle d'oxygène, la Grèce est loin d'avoir redressé ses comptes.

L'accord. "Le paquet de nouvelles économies a été bouclé alors que nous avons obtenu un délai pour l'ajustement budgétaire", a déclaré Yannis Stournaras. La Grèce demandait deux années supplémentaires pour atteindre ses objectifs de redressement budgétaire et c'est ce délai qu'elle a obtenu, selon une source ministérielle.

Le président de la Banque centrale européenne Mario Draghi a toutefois prévenu que la Troïka continuait à étudier l'efficacité des mesures déjà prises par le gouvernement grec : "L'examen n'est pas encore terminé. J'ai compris que des progrès ont été réalisés, mais certains éléments restent à préciser."

L'enjeu. La Grèce attend une nouvelle tranche d'aide cruciale de 31,5 milliards d'euros. En échange, le pays doit réaliser 13,5 milliards d'économies supplémentaires d'ici 2014, ce qui signifie de nouvelles mesures d'austérité à imposer à une population déjà sur le pied de guerre. Avec ce délai supplémentaire, le pays a jusqu'à 2016, et non plus 2014, pour tenir son engagement de réduction de son déficit budgétaire à 3% du PIB, contre 9,4% fin 2011.

Une avalanche de nouvelles mesures. Sur les 13,5 milliards de nouvelles économies, la majorité, 9,2 milliards, devra être réalisée en 2013. D'après la presse grecque, 6,3 milliards proviendront de coupes dans les salaires publics, les pensions et les allocations sociales mais aussi du départ de 25.000 fonctionnaires d'ici fin 2013, dont 5.000 courant 2012.

Un drapeau grec et un drapeau européen sur la façade du Parlement grec à Athènes - Reuters

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Des mesures de dérégulation du marché de travail devraient aussi être adoptées, comme une baisse des coûts de licenciement et de départ à la retraite. L'âge légal de départ à la retraite devrait d'ailleurs être reporté d'encore deux ans, à 67 ans en 2013.

Pour obliger la Grèce à garder le rythme, le nouveau paquet de rigueur inclurait aussi un calendrier des principales réformes, comme de la fiscalité, de la santé publique, ou de l'administration et la lutte contre la corruption.

Les prochaines étapes. L'accord signé entre le ministre des Finances Yannis Stournaras et la Troïka doit obtenir l'accord des trois partis de la coalition au pouvoir : la droite, les socialistes et la gauche modérée. Deux projets de loi seront ensuite présentés la semaine prochaine devant le Parlement. Enfin, l'accord devra être validé par les ministres des Finances de la zone euro qui se réuniront le 12 novembre.