La France puise dans ses réserves de pétrole depuis deux jours

Selon le président de l'Union française des industries pétrolières, la France peut tenir 90 jours en utilisant ses réserves stratégiques, balayant ainsi le risque de pénurie.
Selon le président de l'Union française des industries pétrolières, la France peut tenir 90 jours en utilisant ses réserves stratégiques, balayant ainsi le risque de pénurie. © DAMIEN MEYER / AFP
  • Copié
C.C.
Selon le président de l'Union française des industries pétrolières, la France peut tenir 90 jours en utilisant ses réserves stratégiques, balayant ainsi le risque de pénurie.

Selon les derniers chiffres communiqués par le secrétaire d'Etat aux Transports, Alain Vidalies, 20% des 12.000 stations-service françaises sont en situation de pénurie totale ou partielle. La France a donc commencé à puiser dans ses réserves stratégiques. "Depuis deux jours, comme il y avait des problèmes de fonctionnement de raffinage, de déblocage de dépôts, on a, en collaboration avec les pouvoirs publics et sous l'entier contrôle de l'Etat, commencé à utiliser les stocks de réserve", a reconnu mercredi matin le président de l'Union française des industries pétrolières (UFIP) Francis Duseux sur RMC

La France peut "au pire" tenir trois mois... Mais si le président de l'UFIP admet que "la situation est tendue", il relativise les rumeurs alarmistes de pénurie d'essence. "Ceux qui vendent des produits pétroliers sont légalement obligés d'avoir en stock l'équivalent de trois mois de consommation". Les stocks de réserve ont donc beau commencer à être utilisés, Francis Duseux précise qu'on "ponctionne chaque jour l'équivalent d'un jour de consommation. Donc, au pire, si la situation restait très tendue on ferait ça pendant trois mois". Pour le président de l'UFIP, "les consommateurs contribuent à cette situation tendue". 

... si les consommateurs sont raisonnables. Il ne faut pas s'approvisionner en carburant par simple précaution. "Ces derniers jours la consommation d'essence est multipliée par trois voire par cinq dans certaines zones", observe en effet le président de l'UFIP. "Et nous ne sommes pas équipés pour cela", concède-t-il. "La demande est tellement importante que nous n'arrivons pas à suivre". Pour autant, Francis Duseux se veut rassurant : en 2010, au moment du conflit social lié à la réforme des retraites, "les blocages avaient duré trois semaines et nous n'avions pas été à plat". Et, assure le patron de l'UFIP, "on aurait pu tenir le coup encore plus longtemps".