La France privée de 140 milliards par an

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avec AFP , modifié à
L’Insee a chiffré le manque à gagner annuel provoqué par la crise financière puis de la dette.

La crise provoquée par l’effondrement de la banque Lehman Brothers n’est pas que financière, elle est aussi économique, avec de sévères conséquences pour l’économie française. L'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a délivré mercredi une première estimation de séquelles et elles sont lourdes : près de 140 milliards d'euros par an.

La France privée de 7 points de PIB

En prenant en compte la trajectoire économique de la France avant la crise, l’Insee a estimé que l’économie française aurait généré 7 points de Produit intérieur brut (PIB) effectif supplémentaires si la crise n'avait pas eu lieu.

Il s’agit là d’un "recul historique" sans équivalent depuis la Seconde Guerre mondiale, a souligné l’Insee, et pour cause : ces 7 points de PIB perdus représentent "140 milliards d'euros d'activité en moins" chaque année.

Des conséquences pour les déficits publics

Ces 140 milliards d’euros évaporés représentent "mécaniquement" 70 milliards d'euros de recettes fiscales en moins "à l'horizon de deux ou trois ans". Leur absence a concouru à l'accroissement des déficits publics, relève Eric Dubois, directeur des études et des synthèses économiques de l'Insee.

Dans un "éclairage sur l'évolution de l'économie française depuis la récession de 2009", l'Insee ajoute que "l'économie française n'a pas commencé à rattraper le ‘terrain perdu’ pendant la ‘grande récession’".

"Deux ans après la sortie de récession, l'économie française retrouve tout juste le niveau d'activité de 2008, la production manufacturière demeurant même inférieure de plus de 5% à son niveau d'avant-crise", poursuit l’Insee. L’institut prévoit toujours une croissance de 1,7% pour l’exercice 2011.