La France doit se préparer à une fuite de cerveaux

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avec AFP , modifié à
La "mobilité des personnes qualifiées" est "un phénomène inéluctable", estime le Conseil d'analyse économique. 

Portabilité des retraites, droits d'inscription majorés pour les étudiants étrangers : la France doit mettre en place une stratégie pour encourager le retour des nationaux et l'arrivée d'expatriés qualifiés, estime mardi dans une note le Conseil d'analyse économique (CAE).

Un phénomène inéluctable. "La mobilité des personnes qualifiées étant un phénomène inéluctable, il importe de s'interroger sur les moyens pour la France d'en tirer bénéfice", estime le CAE, placé auprès du Premier ministre, alors que la France "parvient moins bien que d'autres pays à retenir ses étudiants étrangers" après leur diplôme. Pour une personne mobile, le "parcours optimal" serait de "se former en France, de partir à l'étranger pour démarrer une carrière de haut niveau, puis de rentrer en France à l'âge où il faut payer les études pour ses enfants ou se soigner", estime le texte.

Les taxes peuvent décourager. Les États "risquent de financer des dépenses d'éducation pour des individus qui ne contribueront pas à la croissance nationale, ou des dépenses de santé pour ceux qui, quand ils étaient bien portants, ont peu contribué par leurs impôts et cotisations au système social. Symétriquement, les 'talents' étrangers peuvent être découragés par des prélèvements élevés servant à financer un système d'enseignement dont ils n'ont pas bénéficié et un système de santé auquel ils font peu appel compte tenu de leur âge", analyse la note.

Réorienter les budgets européens. Le CAE préconise de "mieux coordonner au niveau européen l'intervention publique en matière d'enseignement supérieur, en mettant en place des transferts entre pays en fonction des flux intracommunautaires d'étudiants et réorienter les budgets européens vers le financement du capital humain".  Il prône aussi de laisser les universités fixer librement les droits d'inscription pour les étudiants non communautaires, en leur offrant en contrepartie "un accueil à la hauteur des frais exigés".