La confiance s’effiloche chez Dim

© MAXPPP
  • Copié
avec AFP
Déjà touchés par des restructurations à la chaîne, les salariés s’inquiètent de la vente de la marque.

Réveil difficile pour les salariés du spécialiste du sous-vêtement Dim, qui ont appris mercredi que le fonds d’investissement américain Sun Capital, propriétaire de l’entreprise, la mettait en vente. Les salariés ont déjà survécu à une succession de restructuration mais ils craignent que cette mise en vente soit l’opération de trop.

Dim, Playtex et Wonderbra sont à vendre

Le fonds d'investissement américain Sun Capital a officialisé mercredi la mise en vente de ses marques de sous-vêtement Dim mais aussi Playtex et Wonderbra. "Les réunions de préparation avec les investisseurs potentiels ont commencé aujourd'hui", a confirmé une source proche du dossier.

Sun Capital a mandaté la banque américaine Morgan Stanley pour procéder à la vente de ces marques pour une valeur de 600 millions d’euros.

"Les plans sociaux se sont succédés"

Du côté des salariés bourguignons de Dim, cette nouvelle annonce a particulièrement perturbé des équipes ayant déjà vécu une succession de restructurations depuis l’achat de la marque par Sun Capital en 2006.

"Chez Dim, on a bourré les gens de belles paroles mais les plans sociaux se sont succédés comme au temps de Sara Lee", a ainsi regretté déclaré Alain Germain, responsable syndical de la CFTC, avant d’ajouter : "aujourd'hui, la société est désorganisée, il y a des choses qui devaient se faire et qui ne se font plus. Dans les services, c'est l'inquiétude latente du lendemain".

La méthode "classique" des fonds d’investissement

"On est à la veille d'une guerre des nerfs", a confirmé mercredi un salarié sortant de l'usine et pour cause : les nerfs des employés ont déjà été soumis à rude épreuve. Depuis sa reprise par Sun Capital, le groupe textile, qui emploie 7.500 personnes, a vu sa rentabilité multipliée par six, à 60 millions d'euros.

Mais cette croissance de la rentabilité s'est faite au prix d'une profonde restructuration, incluant une série de plans de départs avec, en 2010, la fermeture d'une de ses trois usines d'Autun, en Saône-et-Loire, et la délocalisation en Roumanie d'une partie de la production.

Une fois l’entreprise redressée, Sun Capital souhaite donc vendre au bon moment pour valoriser au mieux son investissement, ce qui n’étonne guère les salariés. "Depuis le rachat du groupe en 2006, on s'attendait à l'annonce de sa revente parce que c'est le principe de fonctionnement du fond d'investissement", confirme Frédéric Besacier, représentant CFE-CGC. Sauf qu’après des années d’efforts, les employés craignent que cette vente ne serve de prétexte à un nouveau dégraissage des effectifs en France.