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Sandrine Prioul, édité par Juline Garnier , modifié à
La guerre en Ukraine a un impact sur le pouvoir d'achat des Français mais ce n'est pas la seule. La grippe aviaire fait grandir l'inquiétude des producteurs. En Vendée, quasiment toutes les volailles ont été abattues et la production de nouveaux élevages est à l'arrêt, transformant cette épidémie en crise majeure.
REPORTAGE

Face à la grippe aviaire, l'inquiétude des producteurs est grandissante. En Vendée, quasiment toutes les volailles ont été abattues et la production de nouveaux élevages est à l'arrêt. Entre les répercussions de la guerre et l'inquiétude de voir le retour de cette grippe un peu partout, les agriculteurs n'ont pas franchement le moral.

"On est dans une crise qui n'a jamais été connue. Il faut bien être conscient de ça", s'attriste Sarah, éleveuse vendéenne. Avec ses 300 poulets dans le dernier bâtiment de l'élevage en circuit court, elle est la seule survivante d'une vague d'abattage de plus de 15 millions de volailles chez ses voisins.

Une situation décrite comme incontrôlable 

"Aujourd'hui, on se retrouve face à une situation imprévue. Quand le virus arrive à s'introduire dans un bâtiment, toutes les volailles sont très rapidement contaminées et donc on doit les traiter très rapidement aussi. Sauf que malheureusement, on n'en a pas les moyens", détaille l'éleveuse de Saint-Mesmin.

Au micro d'Europe 1, elle raconte le traumatisme de ces éleveurs alentours condamnés à tuer eux-mêmes, puis se débarrasser de façon archaïque de leur cheptel. "Donc, effectivement, on ne va pas trouver de volaille au prix où on la trouvait dans les supermarchés. Après, la question qu'il faut se poser, c'est 'est-ce qu'on n'a pas plutôt intérêt à repenser notre modèle d'élevage avicole ?' Pour moi, ce modèle d'élevage arrive à sa fin."

Interrogations d'autant plus fondées, souligne l'éleveuse, que les volailles en circuit court, dit-elle, sont "bien plus résilientes que les poulets en batterie".

Un secteur déjà touché par la guerre en Ukraine

Invité sur Europe 1, Joël Limouzin, le vice-président de la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles) confirme que cette épidémie va avoir des conséquences sur les prix dans les rayons. "Il va y avoir des conséquences parce que c'est 25% de la production de volaille française qui va être impactée", explique-t-il, avant d'ajouter que le secteur était déjà touché par la guerre en Ukraine.