Goldman Sachs: les "affaires de merde"

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Europe1.fr (avec agences) , modifié à
Plusieurs responsables de la banque d'affaires ont été entendus par le Sénat américain mardi.

La banque d'affaires Goldman Sachs a vendu délibérément des "affaires de merde" à ses clients, selon un courriel interne dont le contenu a été commenté lors de l'audition de plusieurs responsables de la banque d'affaires devant le Sénat américain mardi.

La SEC, le gendarme de la Bourse américaine, accuse la banque d'avoir trompé des investisseurs en leur faisant faire des placements sur des titres risqués, sans les informer qu'elle-même pariait sur la baisse des produits qu'elle leur faisait acheter.

Un Français auditionné

Le président de la sous-commission d'enquête permanente du Sénat, Carl Levin, a commencé par interroger Daniel Sparks, responsable de la division des prêts hypothécaires. "Combien de ces "affaires de merde" avez-vous vendu à vos clients ?", a demandé le sénateur Levin, visiblement excédé. "Vous saviez que c'était une affaire de merde (...) vous en avez vendu des centaines de millions", a-t-il dit. Embarrassé, Daniel Spark a répondu en bafouillant qu'il n'avait pas souvenir d'avoir écoulé "des centaines de millions" de ce produit financier.

Fabrice Tourre, le salarié français du groupe accusé d'avoir conçu le produit financier complexe au centre des poursuites engagées par la Securities and Exchange Commission (SEC) contre la banque, a déclaré pour sa part qu'il n'avait dissimulé aucune information importante aux clients.

Au cours de cette audition, les responsables de la puissante banque d'affaires et d'investissement ont affirmé que celle-ci avait pratiqué de la gestion du risque classique et n'avait pas parié sur une baisse globale du marché immobilier. Or, samedi, la sous-commission a publié des échanges de messages électroniques impliquant certains des plus hauts dirigeants de Goldman Sachs et montrant que cette banque avait bel et bien pu empocher des dizaines de millions de dollars de gains grâce à la baisse du marché des crédits immobiliers à risque.