Ghosn : "Je me suis trompé"

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Marion Sauveur , modifié à
Le patron de Renault a annoncé avoir renoncé à ses bonus. Il a refusé la démission de son numéro 2.

"Je me suis trompé. Nous nous sommes trompés". Deux mois après le licenciement de trois cadres de Renault injustement accusés d'espionnage, le président du constructeur automobile a reconnu, lundi soir dans le journal de 20 heures de TF1, que le groupe "s’est précipité". Mais "nous assumons la situation", a-t-il assuré.

D’après "les conclusions du procureur de la République de Paris, il semble que nous avons été trompés", a-t-il affirmé après que Jean-Claude Marin a finalement jugé que l’affaire qui empoisonne Renault depuis plusieurs mois relève d'une "possible escroquerie au renseignement". Et, a estimé le PDG du constructeur automobile, "il y a aussi des systèmes et des procédures qui n’ont pas fonctionné".

Pas question de démissionner

Carlos Ghosn a tenu à renouveler ses excuses "personnelles et au nom de Renault" aux trois cadres mis à pied dans le cadre de cette affaire, mais également "à leurs familles". Et, a-t-il ajouté, "je me suis engagé à les réintégrer et à leur présenter une indemnisation".

Quant à une démission éventuelle de son poste de président, Carlos Ghosn a expliqué lundi soir qu'il a "présenté un plan d'actions à court et moyen termes" au conseil extraordinaire, et qu'il a été "appuyé à l'unanimité". Dans le cas contraire, il aurait quitté son siège de PDG.

"Moi, je n’ai pas à répondre à telle ou a telle administration", a estimé sur TF1 le président du groupe alors que le syndicat FO de Renault avait suggéré un peu plus tôt sa démission.

Le patron de Renault a aussi refusé la démission du numéro 2 du groupe, Patrick Pélata. "J’ai pris cette décision en fonction de l’intérêt de Renault. Je ne voulais pas rajouter une crise à la crise", a-t-il justifié.

Les dirigeants renoncent à leurs bonus

Pour "restaurer l'image de Renault et la confiance dans l'entreprise et ses dirigeants", Carlos Ghosn et les autres dirigeants du constructeur automobile ont renoncé à leurs bonus 2010. "J’ai proposé au conseil de rembourser la partie variable de ma compensation versée au titre de l’année 2010, soit un million six cents mille euros", a assuré le PDG.

Le patron de Renault ne renonce pas seulement à ses bonus. Il a expliqué qu'il "n’acceptera aucun stock-option en 2011".