Fraude fiscale : 21,2 milliards d'euros de redressements en 2015, un record

Des contrôles mieux ciblés ont permis de récolter 1,9 milliard de plus qu'en 2014.
Des contrôles mieux ciblés ont permis de récolter 1,9 milliard de plus qu'en 2014. © PHILIPPE HUGUEN / AFP
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avec AFP , modifié à
JACKPOT - Le ministère des finances annonce une somme record pour les redressements fiscaux en 2015, avec 21,2 milliards d'euros.

L'administration fiscale a procédé en 2015 à des redressements fiscaux records, portant sur 21,2 milliards d'euros, soit 1,9 milliard de plus qu'en 2014, a annoncé jeudi le ministère des Finances. Cette hausse s'étend également aux sommes effectivement encaissées par l'administration, qui ont augmenté de 17%, à 12,2 milliards d'euros, a précisé Bercy.

Des contrôles mieux ciblés. Douze milliards c'est davantage que les budgets de la Justice, de la Culture et de l'aide au développement et autant que les dépenses du ministère de l'Intérieur pour la sécurité des Français, indiquent les services de Christian Eckert, le secrétaire d'Etat au budget. Selon le ministère des Finances, le nombre de contrôles fiscaux, en 2015, a pourtant diminué, passant de 51.740 à 50.168 opérations. Mais "cela signifie que les contrôles sont mieux ciblés, orientés vers les manquements les plus importants", assure-t-on. 

Les sociétés principalement concernées. L'impôt dont les redressements ont le plus augmenté est l'impôt sur les sociétés, à hauteur d'un milliard d'euros. Les droits nets portant sur l'impôt sur le revenu sont passés eux de 2,3 à 2,7 milliards d'euros, et ceux concernant la TVA ayant baissé, de 2,3 à 2,2 milliards d'euros. 

La noté salée de la fraude. Le coût de la fraude à la TVA en France pourrait avoisiner les 14 milliards d'euros par an, selon Bercy, qui se réfère sur ce sujet aux évaluations de la Commission européenne. Celui de la fraude fiscale en général, selon certaines estimations, pourrait atteindre 60 à 80 milliards d'euros. 

Dans son rapport annuel publié en février, la Cour des comptes a estimé que la lutte contre la fraude fiscale s'était améliorée ces dernières années, mais a jugé les résultats de cette mobilisation décevants. "Les réformes engagées ne se sont pas traduites à ce jour par une hausse des recettes tirées des contrôles", a regretté la Cour.

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