Fraisnor en redressement judiciaire

Le 20 février, les salariés de Fraisnor avaient manifesté à Arras pour demander l'aide des pouvoirs publics.
Le 20 février, les salariés de Fraisnor avaient manifesté à Arras pour demander l'aide des pouvoirs publics. © MAXPPP
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Thomas Morel et Lionel Gougelot , modifié à
Le fabricant de lasagnes du Pas-de-Calais fait les frais du scandale de la viande de cheval.

L'affaire de la viande de cheval continue de faire des dégâts chez les fabricants de plats cuisinés Après Findus, qui annonçait il y a deux semaines sur Europe 1 que la découverte de viande de cheval dans ses lasagnes lui avait coûté un million d'euros, Fraisnor, un fabricant de lasagnes fraîches de Feuchy, dans le Pas-de-Calais, a été contraint de se placer en redressement judiciaire.

14.02 Viande de cheval surgelés

• -70 % de commandes. En moins d'un mois, son activité a en effet connu une chute vertigineuse : les commandes ont baissé de 70 %. Le 19 février, la direction avait donc mis au chômage technique une partie de ses 110 salariés, espérant tenir le temps que l'orage passe. Mais aujourd'hui, la situation est critique : les ventes ne sont toujours pas reparties, et l'entreprise est à court d'argent. "C'est tendu, il n'y a pas de trésorerie, et on n'a aucune aide pour l'instant", résume Olivier Renault, délégué CGT de l'usine.

Les salariés effondrés. De leur côté, les 110 salariés redoutent le pire. "On n'a pas le choix, il faut continuer", se désole David, l'un d'entre eux, interrogé par Europe 1. "Aujourd'hui, ce sont les consommateurs qui ont notre avenir entre leurs mains. Le chiffre d'affaires a baissé de moitié, donc nous ne sommes pas naïfs, on se doute bien qu'une partie au moins du personnel sera mise à la porte."

Même son de cloche chez Jacqueline, elle aussi salariée de Fraisnor, qui s'estime victime des "trafics" d'autres entreprises. "Ce sont les gros qui trafiquent, et les petits qui subissent. On était 'clean' et d'un seul coup, on est descendus au plus bas. Nous sommes les victimes de cette affaire, alors que nous n'étions pas responsables", regrette-t-elle au micro d'Europe 1.

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Deux mois pour s'en sortir. Le tribunal de commerce d'Arras a donné deux mois à Fraisnor pour trouver un moyen de redresser la barre et échapper à la liquidation. Et comme si cela ne suffisait pas, la direction de l'entreprise a découvert qu'une partie de la viande de bœuf achetée il y a une semaine contenait du cheval. Une plainte a été déposée, mais le scandale semble ne jamais devoir finir…