Ford veut fermer l'usine de Blanquefort : "Cela ne concerne pas seulement 800 ouvriers", souligne Philippe Poutou

Philippe Poutou, lundi, lors d'une réunion avec le ministre de l'Économie Bruno Le Maire.
Philippe Poutou, lundi, lors d'une réunion avec le ministre de l'Économie Bruno Le Maire. © NICOLAS TUCAT / AFP
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Thibauld Mathieu , modifié à
Sur Europe 1, Philippe Poutou s'est dit prêt lundi à "mener la bagarre" aux côtés de l'État et des collectivités territoriales pour sauver l'usine Ford de Blanquefort, en Gironde.
INTERVIEW

Lundi, Philippe Poutou a eu droit à une bonne et une mauvaise nouvelle. La mauvaise ? Ford préfère fermer son usine de Blanquefort, en Gironde - celle-là même où travaille le porte-parole du NPA - plutôt que de la céder à un repreneur. La bonne ? Le gouvernement, par la voix de son ministre de l'Économie Bruno Le Maire, mais aussi la Métropole de Bordeaux et la région Nouvelle Aquitaine, se disent tous prêts à se battre aux côtés des 847 ouvriers concernés.

"Mener la bagarre" avec "des alliés surprenants". "Quelque part, il y a un intérêt commun", souligne Philippe Poutou au micro de Matthieu Belliard. "Certainement pas exactement pour les mêmes raisons mais voilà, on a des alliés surprenants, des alliés de poids et on va mener la bagarre. De toute façon, on n'a pas attendu. Nous, on y croit toujours", martèle le secrétaire du syndicat CGT-Ford.

 

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"Près de 3.000 emplois" indirectement impactés. Selon l'ancien candidat aux élections présidentielles de 2012 et 2017, sur les 847 salariés du site, 390 souhaitent partir en pré-retraite et un maximum de 400 pourraient être repris par Punch Powerglide, qui fabrique lui aussi des boîtes de vitesse, à Strasbourg. Mais "le sort de l'usine de Blanquefort ne concerne pas seulement 800 ouvriers", tient à préciser Philippe Poutou, notant que "près de 3.000 emplois" seraient indirectement impactés dans la région. "C'est l'un de nos axes de bataille".

D'autres alliés... américains ? Outre l'État et les collectivités territoriales, qui se sont déjà engagés à investir respectivement 5 et 12,5 millions d'euros pour favoriser la reprise du site, les salariés de Ford pourraient aussi compter sur le soutien d'autres alliés, américains cette fois. Bruno Le Maire affirme en effet avoir téléphoné au secrétaire au Trésor Steve Mnuchin et au conseiller économique du président Donald Trump pour "obtenir leur soutien" et qu'ils alertent "la direction de Ford sur ce qui se passe actuellement sur le site de Blanquefort".

Fin février, le constructeur avait annoncé cesser tout investissement dans son usine girondine, et rechercher un repreneur pour le site, implanté dans la banlieue bordelaise depuis 1972.