Fonctionnaires payés au mérite : "dangereux" pour Force Ouvrière

© JEAN-PIERRE MULLER / AFP
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REACTION - Le secrétaire général du syndicat Force Ouvrière est revenu sur les déclarations de plusieurs ministres qui se sont déclarés favorables à l'instauration d'une prime au mérite dans la Fonction publique.  
INTERVIEW

Invité d'Europe 1 mardi matin, le ministre de l'Economie Emmanuel Macron s'est déclaré "tout à fait favorable" à l'initiative prise par la mairie de Suresnes, dans les Hauts-de-Seine : conditionner le versement des primes aux résultats des agents municipaux. Du côté des syndicats, on est en revanche plus sceptique. "Intégrer des critères de gestion privée dans la fonction publique chargée de l’intérêt général, cela m’apparait dangereux", a réagi Jean-Claude Mailly sur Europe 1. Surtout si "pour augmenter la prime d’un fonctionnaire, on va diminuer la prime d’un autre".

"On ne gère pas le personnel de la Fonction publique, compte-tenu de l’existence du statut, de la neutralité, comme on gère le personnel dans une entreprise privée", a déclaré le secrétaire général du syndicat Force Ouvrière (FO). "En faisant cela, on risque de remettre en cause la neutralité des fonctionnaires, la manière dont le service public est rendu, et de remettre en cause le statut. Intégrer des critères de gestion privée dans la fonction publique chargée de l’intérêt général, cela m’apparait dangereux", a-t-il précisé.

Et Jean-Claude Mailly de mettre en avant le risque inhérent à ce système. "Individuellement, vous pouvez toujours être intéressé parce que vous pensez que vous allez percevoir plus. Mais vous avez noté comme moi qu’il n’y a pas de budget supplémentaire. Cela veut dire que pour augmenter la prime d’un fonctionnaire, on va diminuer la prime d’un autre. Donc cela va créer des tensions et je ne suis pas sûr, je suis même persuadé du contraire, qu’à la fin le service public soit mieux rendu", a-t-il argumenté.

"La priorité dans la Fonction publique, ce n’est pas tellement cela", a poursuivi le chef de file de FO, avant d'ajouter : "vous avez plein de services, dans les Finances, dans les hôpitaux où ailleurs où il manque d’effectif et où les personnels sont en train de craquer, proches du burn out".