EXCLUSIF - 7 millions de Français ont utilisé Airbnb cet été, révèle le directeur France

"C'est un très bon été", s'est réjoui le directeur général France d'Airbnb, lundi sur Europe 1.
"C'est un très bon été", s'est réjoui le directeur général France d'Airbnb, lundi sur Europe 1. © JOHN MACDOUGALL / AFP
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Thibauld Mathieu , modifié à
Emmanuel Marill était l’invité d’Emmanuel Duteil pour son interview économique, lundi sur Europe 1. Le directeur général d’Airbnb n'y cache pas son enthousiasme après "un très bon été" pour la plateforme.
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Pour ses dix ans, Airbnb a eu droit à un beau cadeau cet été. La plateforme de location de logements de particuliers a en effet accueilli quatre millions de Français dans l'Hexagone, tandis que trois millions de plus ont décidé de voyager à l'étranger, soit sept millions au total, contre 5,6 l'an dernier, révèle sur Europe 1 Emmanuel Marill, le directeur d'Airbnb France.

"Un très bon été". "C'est un très bon été, qui montre quelques tendances de fond assez intéressantes pour nous, notamment que de plus en plus de Français utilisent Airbnb pour voyager en France", note-t-il dans l'interview économique d'Emmanuel Duteil. "Nous observons aussi un déploiement et un développement assez fort des villages. Il y a donc une dispersion du tourisme en France."

De plus en plus de locations dans les villages. Aux côtés des principales destinations comme Paris ou Biarritz, des communes telles que Morzine, en Haute-Savoie, ou Collioure, dans les Pyrénées-Orientales, deviennent en effet des destinations extrêmement recherchées.

 

Écoutez l'interview intégrale d'Emmanuel Marill à 22h20 dans le grand journal de la nuit d'Isabelle Millet. Le replay de l'émission est à retrouver ici

"Quasiment un million d'arrivées voyageurs cet été en France se sont faites dans des petits villages", se satisfait Emmanuel Marill, qui y voit "un phénomène assez nouveau, très français, qu'on observe aussi un peu en Italie, et qui montre la richesse du tourisme potentiel en France", premier marché mondial après les États-Unis.

"Des tendances très intéressantes jusqu'à la Toussaint". Alors que plus de 500.000 logements en France sont disponibles à la location sur le site, celui-ci a  d'ailleurs battu son record durant la nuit du 11 août, avec 3,5 millions de voyageurs présents dans des Airbnb. Et la saison n'est pas encore tout à fait terminée. "Jusqu'aux vacances de la Toussaint, les tendances sont très intéressantes, et toujours sur des destinations un peu hors des sentiers battus", renseigne l'entrepreneur.

"Important que le prix moyen n'augmente pas". Le prix moyen, lui, est de 27 euros par nuit et par voyageur, contre 28 l'an dernier. "Il y a une espèce de démocratisation du voyage", analyse encore Emmanuel Marill. "Et c'est important que ce prix n'augmente pas trop sensiblement."

 

À Paris, "on fait vraiment tout ce qu'on doit faire". Reste que cette démocratisation a beaucoup énervé la maire de Paris, qui a déployé tout un arsenal anti-Airbnb, assignant même la plateforme en justice au mois d'avril. Le nombre d'amendes infligées pour des locations touristiques illégales à Paris est ainsi déjà supérieur en 2018 à celui de toute l'année 2017, avec 1,38 million d'euros de sanctions infligées.

"On fait vraiment tout ce qu'on doit faire", promet le directeur général d'Airbnb France, qui évoque notamment la mise en place d'une limitation à 120 jours par an des locations dans quatre arrondissements centraux de la capitale. "On parle de 111 amendes sur 65.000 annonces", tient-il toutefois à relativiser.

Ultimatum de l'UE. Et alors que la Commission européenne lui a donné jusqu’au 31 août pour mettre ses conditions d’utilisation en conformité avec les règles européennes et rendre ses tarifs plus transparents, Emmanuel Marill assure cette fois que "les discussions sont en cours".

"Tolérance zéro" face à la discrimination. Dernière épine dans le pied pour le site : plusieurs voyageurs aux prénoms étrangers disent avoir été victimes de discrimination, les hôtes ne voulant pas leur louer leur bien. "Quelques cas m'ont été remontés", confirme Emmanuel Marill. "C'est un sujet très sensible, très important. Si ces cas sont avérés, c'est tolérance zéro de notre part : les hébergeurs sont exclus de la plateforme."