Étudiants : des prix hôtels qui flambent

Image d'illustration d'un concours d'étudiant en médecine.
Image d'illustration d'un concours d'étudiant en médecine. © MaxPPP
  • Copié
et Arthur Helmbacher , modifié à
ENQUÊTE E1 - Les hôtels font bondir les prix à la veille des concours de médecine. Et ils assument.

La polémique. Une chambre spartiate, avec vue sur l'autoroute, dans un Campanile de Villepinte, en banlieue parisienne… pour la modique somme de 194 euros, sans petit-déjeuner. C'est l'une des offres dont devront se contenter les quelques 2.500 candidats franciliens au futur concours de médecine. Ils viendront plancher au Parc des expositions de cette ville de Seine-Saint-Denis, les 24, 27 et 28 mai prochains. Et comme l'a constaté Europe 1, les prix des hôtels voisins du lieu de l'examen grimpent considérablement pour une réservation à la veille de l'épreuve.

Jusqu'à six fois le prix. Car ce Campanile, qui propose ce jour-là des tarifs quatre fois plus chers que d'habitude, est loin d'être un cas isolé. Europe 1 a ainsi également contacté un hôtel "Première classe", proposant habituellement des tarifs de base à 37 euros. La veille du concours, les étudiants devront s'acquitter d'un montant minimum de 124 euros pour avoir une chambre. Et selon le mensuel Que choisir du mois de mars, la majoration peut aller jusqu'à six fois le prix initial.

La loi de l'offre et la demande, pour les hôtels. "C'est possible. S'il y a un évènement, nous augmentons nos tarifs", indique la centrale téléphonique de l'hôtel "première classe". Pas de distinction donc entre un grand salon et un concours d'étudiants. Selon le service presse d'un des hôtels, la pratique porte même un nom : le Yield management, littéralement "gestion de rendement". Un terme savant qui renvoie à un principe vieux comme le commerce : la loi de l'offre et la demande. En d'autre terme, plus un établissement est sûr d'avoir de clients, plus il peut se permettre d'augmenter ses prix. Or, un concours de médecine, ce sont des dizaines voire des centaines de clients assurés pour chaque établissement.

"La loi de l'extorsion", taclent les étudiants. Cette politique tarifaire n'est pas du tout du goût des étudiants, qui réclament une aide au gouvernement. Pour Pierre Catoire, responsable de l'Associations des étudiants de médecine, c'est "la loi de la demande et de l'extorsion". "La loi de l'offre et la demande n'est pas applicable à des étudiants qui sont contraints de passer le concours. On a cette idée d'étudiants en médecine, fils de médecins, capables de se payer une chambre à 200 euros. Mais c'est loin d'être la réalité pour tout le monde. C'est inadmissible et aberrants de profiter de la faiblesse et de la précarité des étudiants", déplore-t-il au micro d'Europe 1. "Il faut permettre à ces étudiants de passer un concours dans les mêmes conditions pour tous", réclame-t-il.

Une seule exception?  Tous les hôtels ne semblent toutefois pas concocter des prix aussi agressifs à la veille de l'épreuve. Comme l'a remarqué Le Monde en date du 4 mars, le Formule 1 local et l'Hôtel du Vert Galant, situé un peu plus à l'écart du lieu d'examen, gardent leurs prix inchangés, autour de 50 euros. "Nous le faisons pour certains Salons, pas pour les étudiants", explique l'un des hôtels contacté par le journal du soir.