Etape décisive pour la Grèce

L’enjeu est tellement important que le Premier ministre grec, Lucas Papademos, a fait le déplacement à Bruxelles.
L’enjeu est tellement important que le Premier ministre grec, Lucas Papademos, a fait le déplacement à Bruxelles. © REUTERS
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et Isabelle Ory , modifié à
Les ministres des Finances de la zone euro doivent décider d'un deuxième plan de sauvetage.

Nouvel épisode crucial pour la Grèce lundi. Le pays et ses partenaires européens entament une nouvelle étape pour éviter la faillite de la Grèce. Les ministres des Finances de la zone euro se retrouvent ainsi à Bruxelles pour tenter de s’accorder sur une deuxième aide au pays.

Au menu donc, le second plan de sauvetage, de 130 milliards d'euros mais aussi l'effacement de 50% de la dette auprès des créanciers privés, soit 100 milliards d'euros. Pour le président de l’Eurogroupe, le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, il serait "sage, judicieux et recommandable qu’on se mette d’accord sur les contours" de ce programme lundi.

Le plan adopté ou la faillite

Car le temps presse : sans les 130 millions d’euros, la Grèce risque la faillite. Athènes doit en effet honorer le 20 mars une échéance de dette de 14,5 milliards d’euros. Dès ce week-end, 17 directeurs des Trésors des État membre se sont donc rencontrés dans la capitale belge pour préparer la réunion des ministres des Finances de lundi. L’enjeu est tellement important que le Premier ministre grec a fait le déplacement à Bruxelles. Lucas Papademos va ainsi plaider en personne devant les ministres des finances de la zone euro.

"Il y a un optimisme dans la mesure où tout ce qu'on nous a réclamé a été fait et la troïka (UE-BCE-FMI) l'a approuvé", a indiqué samedi le porte-parole du gouvernement Pantélis Kapsis, à la télé privée Mega. Il a toutefois reconnu que "la discussion serait très difficile car il y a plusieurs avis, rapporte La Croix.

"J'ai bon espoir que (les ministres des Finances) parviennent à un accord sur le plan (de sauvetage). Mais assorti de certaines conditions. L'argent ne doit pas être déversé dans un puits sans fond," a déclaré la Commissaire européenne à la Justice Viviane Reding au journal autrichien Kurier.

La BCE fait un pas

Les pays les plus réfractaires à une aide envers la Grèce, voudraient en effet ne verser qu’une partie de l’aide. Certains pays ont suggéré que la partie publique de l’aide ne soit débloquée qu’après les élections législatives d’avril en Grèce. Mais le pays a des alliés, les Français, les Italiens, les Espagnols, tous ceux qui ont peur des conséquences d’une faillite sur leur propre économie.

De leur côté, les derniers pays "triple A" de la zone euro, l’Allemagne en tête, veulent toutefois être sûrs qu’ils vont récupérer l’argent qu’ils prêtent à la Grèce. Ils devraient donc exiger un maximum de garanties avant d’ouvrir leur portefeuille.

Pour aider à respecter cet objectif, la Banque centrale européenne (BCE) aurait accepté de mettre la main au portefeuille, d’après plusieurs sources, et les États membres pourraient aussi accepter d’allonger un peu leur participation.