Enfin un investisseur pour Heuliez ?

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Europe1.fr (avec agences) , modifié à
Christian Estrosi a jugé insuffisante une offre de reprise par l'investisseur turc Alphan Manas.

Heuliez va-t-il pouvoir lancer sa voiture tout électrique ? Alphan Manas a proposé mercredi d'acheter 15% du capital de l'équipementier automobile français en difficulté depuis plus d'un an. Cette décision cruciale pour la survie de l'équipementier automobile était au centre de l'attention des pouvoirs publics depuis plusieurs mois.

Mais le ministre de l'Industrie Christian Estrosi a jugé immédiatement "insuffisante" l'offre de l'homme d'affaires. "Des industriels français, américains, allemands ont fait connaître leur intérêt", a-t-il déclaré, précisant que les dossiers seraient examinés "un par un".

Même constat du côté des syndicats. "Cette proposition est inacceptable. Ces 15% ne veulent rien dire, on ne sait pas ce que cela représente. Ce n'est pas crédible", a déclaré Gilles Bineau, de la CFDT, au nom de l'intersyndicale de l'entreprise. Ce nouveau pépin dans la recherche d'un repreneur "retarde le lancement de la Mia", la dernière voiture électrique de Heuliez et "fragilise financièrement un peu plus" la société, selon l'intersyndicale.

Un an de difficultés

Considéré jusqu'à présent comme le candidat le plus solide, Alphan Manas propose d'apporter 10 millions d'euros pour 15% du capital de l'entreprise basée à Cerizay, dans les Deux-Sèvres. Il a déposé son offre conjointement avec le fabricant turc de batteries Inci Akü et un équipementier turc B Plas.

Heuliez, qui emploie environ 640 personnes, a été placé en redressement judiciaire il y a près d'un an. Son avenir dépend pour l'essentiel du développement d'un petit véhicule électrique de trois places, la Mia, présenté au dernier salon de Genève et qui devrait être mise en vente en octobre. Les autres activités comme l'emboutissage ont fortement ralenti ces dernières années.

L’échec de BKC

Heuliez a d'abord cru être sauvé par le cabinet de conseil BKC (Bernard Krief Consulting), dirigé par Louis Petiet, spécialisé dans la reprise d'entreprises en difficulté et élu local UMP. Mais il s'est finalement avéré incapable de verser les fonds promis.

Mi-mars, le ministre de l'Industrie avait annoncé la signature d'un protocole d'accord avec Alphan Manas, à la tête du fonds d'investissement Brightwell, dans l'attente d’une confirmation de part et d’autre.