Chômage : une nouvelle hausse de 0,5% et une anomalie

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EMPLOI - Le nombre de demandeurs d'emplois inscrits en catégorie A a augmenté de 0,5% au mois de mai et de 1,3% pour l'ensemble des catégories A, B et C. Mais ces chiffres sont à prendre avec précaution en raison d'une anomalie statistique.

La courbe du chômage poursuit son inexorable progression : le nombre de demandeurs d'emploi a encore augmenté au mois de mai, selon les chiffres publiés mercredi par le ministère du travail. Le nombre de chômeurs inscrits en catégorie A, c'est-à-dire sans aucune activité, a augmenté de 0,5% par rapport au mois précédent. Même tendance si on cumule les catégories A, B et C : leur nombre augmente de 1,3% sur la même période. Mais ces chiffres sont à prendre avec des pincettes : le ministère souligne que des "particularités" ont influé sur ces statistiques.

La France comptait 3,55 millions de chômeurs en mai. "Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en catégorie A s’établit à 3 552 200 en France métropolitaine fin mai 2015. Ce nombre augmente par rapport à la fin avril 2015 (+0,5 %, soit +16 200). Sur un an, il croît de 5,0 %", détaille le ministère du Travail. Si on inclut les demandeurs d'emploi exerçant une activité réduite (catégories B et C), on arrive à 69.600 personnes supplémentaires inscrites chez Pole Emploi. Un chiffre en hausse de 1,3% sur un mois et de 7,9% sur un an.

Des chiffres marqués par une anomalie. Chose rare, le ministère du Travail a convié la presse peu de temps avant la publication de ces chiffres pour les prévenir qu'une anomalie statistique avait été décelée. Et SFR n'y est pour rien cette fois-ci.

Pole Emploi a pour habitude de relancer les demandeurs d'emplois pour leur demander de mettre à jour leur situation. Sauf qu'ils ont été bien moins nombreux que d'habitude à le faire pendant le mois de mai. Après avoir identifié ces "particularités" inédites, Pole Emploi a donc décidé de procéder à deux relances supplémentaires. Résultat, là où un certain nombre de chômeurs disparait des statistiques car ils n'ont pas indiqué être toujours en recherche d'emploi, ces derniers ont été bien moins nombreux. Et la hausse du chômage est plus élevée qu'elle ne l'aurait été en temps normal.

Et le ministère de souligner qu'en temps normal, la hausse du chômage aurait été moitié moindre : de 7.000 à 10.000 demandeurs d'emplois supplémentaires, contre 16.200 recensés fin mai. Idem pour les catégories A, B et C cumulées : alors que Pole Emploi en a recensé 69.600 de plus, la hausse n'aurait été que de 32.000 à 42.000 en temps normal.

Une baisse annoncée pour cet été. Bien que les chiffres du mois de mai soient non "interprétables", dixit François Rebsamen, il n'en demeure pas moins que le chômage a continué d'augmenter. Mais si on se réfère aux prévisions de l'Unedic, cette sombre dynamique devrait bientôt s'interrompre à partir de cet été, avant une baisse de 68.000 demandeurs d'emploi en 2016.