Comment Macron prépare ses prochaines batailles

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Anne-Laure Jumet et , modifié à
INFO E1 - La loi Macron bientôt adoptée, le ministre de l’Economie commence à ouvrir de nouveaux chantiers.

200 articles, 111 heures de débat à l’Assemblée nationale : la loi Macron, qui est soumise au vote mardi, a provoqué un long et vif débat, notamment en raison de l’opposition des députés frondeurs. La réforme portée par le ministre de l’Economie multiplie en effet les fronts, du travail dominical à la libéralisation du transport en autocar en passant par les tarifs des professions réglementées. Mais Emmanuel Macron ne compte pas s’arrêter là et prépare déjà la suite. Europe 1 vous dévoile ses nouvelles priorités.

Publier au plus vite les décrets d’application. Parce qu’une loi peut mettre des mois avant d’entrer en vigueur, le ministre de l’Economie ne veut pas perdre de temps. Il compte donc publier avant cet été les premiers décrets d’application de sa loi, notamment sur les zones touristiques internationales qui vont pouvoir ouvrir tous les dimanches ou encore sur le transport en autocar. 

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Sur les autres volets, Emmanuel Macron souhaite que les décrets puissent être publiés d'ici la fin de l'année. Il va donc mettre la pression sur ses collègues François Rebsamen, à l'Emploi, ou Christiane Taubira, à la Justice, pour que ces délais soient tenus.

Flexibiliser le marché du travail. Son projet de loi adopté, Emmanuel Macron compte relancer un dossier polémique, celui de la flexibilité du marché du travail. A ses yeux, il faut permettre aux entreprises de négocier des accords pour travailler plus que 35 heures hebdomadaires, ou baisser les salaires, en échange du maintien de l'emploi.

De tels accords de compétitivité sont aujourd'hui possibles uniquement dans les entreprises en grande difficulté mais Emmanuel Macron souhaite banaliser cette procédure d’exception : il veut permettre à une société qui va bien d'utiliser aussi cette possibilité pour, par exemple, réduire ses coûts afin de gagner un nouveau marché. Et on va en entendre parler très vite, puisque cette proposition sera soumise dès jeudi aux partenaires sociaux, convoqués à Matignon pour parler du dialogue social.

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Rouvrir le dossier d’une relance au niveau européen. Deuxième chantier prioritaire d’Emmanuel Macron : la croissance en Europe. Le ministre va bientôt se déplacer à Bruxelles ou à Berlin, et pas uniquement pour faire la pédagogie des réformes engagées en France. Le ministre veut aussi pousser l'Allemagne à lâcher un peu plus de lest budgétaire pour relancer l'activité en Europe mais aussi sur son propre sol. Une opération séduction déjà menée en octobre 2014 mais qui n'avait pas fait bouger les lignes outre-Rhin.

Réajuster la stratégie industrielle. Enfin, Emmanuel Macron veut faire un premier bilan de la stratégie industrielle de la France et mener un inventaire des 34 plans industriels qui ont été lancés il y a un an et demi par son prédécesseur, Arnaud Montebourg, pour créer les filières de demain. Aux yeux du nouveau ministre de l’Economie, ces plans sont trop nombreux, ce qui nuit à leur efficacité. Il y a, par exemple, six plans consacrés à la transition énergétique : Emmanuel Macron souhaite donc les rapprocher, voire les faire fusionner, et a déjà organisé plusieurs réunions pour y mettre de la cohérence. Les plans remaniés devraient être présentés en avril ou au plus tard en mai prochain.

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