Élections : les marchés incertains et inquiets

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Les bourses européennes sont en baisse au lendemain des élections française et grecque.

Le CAC 40 en recul de 1,14%, le Dax allemand en baisse de 1,91%, la bourse de Tokyo en chute de 2,78% : le réveil est difficile sur les marchés boursiers au lendemain d’un week-end d’élections en Europe. Mais plus que l’arrivée de François Hollande à l’Elysée, c’est la fin d’un consensus européen sur l’austérité qui inquiète les investisseurs.

Réveil difficile sur les marchés boursiers

Quel que soit le pays, le constat est le même : les différentes bourses européennes ont débuté la journée dans le rouge au lendemain des élections en France et en Grèce. Le CAC 40 a ouvert en baisse de 1,57% avant de se rééquilibrer, tout comme ses voisins allemand (-2,18%), espagnol (-1,55%) et italien (-1,4%).

La tendance est la même à l’extérieur de l’Union européenne, la bourse de Hong-Kong finissant en repli de 2,61% et celle du Japon ayant clôturé en recul de 2,78%. "Les investisseurs espéraient le succès de gouvernements plus favorables à l'austérité en France et en Grèce", a notamment décrypté le japonais Tsutomu Yamada, courtier chez kabu.com Securities.

Les marchés n’aiment pas l’incertitude

Au-delà de l’élection de François Hollande, c’est en effet surtout le changement d’équilibre au sein de l’UE qui semble inquiéter les investisseurs. L’arrivée d’un nouveau président français et la forte progression des partis contestataires en Grèce laissent présager une renégociation des accords européens sur la crise de la dette.

François Hollande avait en effet prévenu : sa première priorité diplomatique sera d’essayer d’ajouter un volet ‘croissance’ au plan européen, jusqu’à présent entièrement dédié à l’austérité. Cette remise en cause programmée de l’accord européen suscite une incertitude qui rend les marchés fébriles. Le quotidien économique allemand Handelsblattne cache d’ailleurs pas son souhait que l'austérité soit préservée, affichant lundi matin en Une une photographie de François Hollande accompagnée du titre "Liberté, égalité, économies".

L’élection grecque pèse autant

L’arrivée de François Hollande à l’Elysée n’est pourtant pas la principale source d’inquiétude des marchés. Paris "n'est pas en position d'obtenir de grands compromis" de Berlin, ont ainsi pronostiqué lundi les analystes de la Banque cantonale de Zurich (ZKB).

La crise grecque est, en revanche, perçue comme bien plus inquiétante. Le succès des partis radicaux et la défaite des partis pro-austérité, sans oublier l’absence d’un net vainqueur, rendent encore plus compliquée la gouvernance d’un pays déjà en profonde crise. Après avoir ouvert en recul de 1,27%, la place financière grecque affichait six minutes plus tard une vertigineuse chute de 7,6%.

Côté agence de notation, on temporise

Outre les marchés boursiers, les observateurs suivent de près les réactions des agences de notation. Ces dernières préfèrent néanmoins temporiser, à l’image de Standard & Poor's qui a annoncé lundi matin que l'élection de François Hollande n'avait pas "d'impact immédiat" sur la note du pays ou sa perspective d'évolution.

"Standard & Poor's ne prend pas de position politique sur les candidats individuels ou le résultat de toute élection que ce soit", a prévenu l'agence, qui attribue actuellement à la dette française la note "AA+" avec une "perspective négative".