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Emmanuel Duteil et A.D
Après l'échec des négociations la semaine dernière, les agriculteurs durcissent leur mouvement et espèrent une sortie de crise rapide.

Ils ne lâchent pas. Les agriculteurs qui n'ont pas réussi à faire plier le géant du secteur laitier, Lactalis durcissent leur mouvement. Malgré plusieurs sessions de négociations, aucun accord n'a été trouvé sur le prix du lait la semaine dernière. Les syndicats ont décidé de faire remonter la pression. Une réunion téléphonique est prévue à la mi-journée pour décider des actions et des sites qui seront ciblés par les éleveurs.

"L'ensemble du territoire français mobilisé". La colère gronde et les manifestations pourraient même commencer dès ce lundi matin. "Il y aura plusieurs site concernés par des occupations, des sittings devant les entreprises, en Pays-de-la-Loire, probablement en Bretagne, dans le grand Est, les Hauts de France. C'est l'ensemble du territoire français qui va être mobilisé, avertit Christiane Lambert, vice-présidente de la FNSEA. Il y aura probablement aussi des rencontres avec des consommateurs dans les magasins. Nous avons reçu d'innombrables mails et messages de soutien. Les consommateurs comprennent que les producteurs de lait ne gagnent pas leur vie avec un prix payé si peu cher (256 euros les mille litres) par l'entreprise Lactalis. Ce n'est pas normal que le leader français soit aujourd'hui celui qui propose le prix du lait le moins cher de France." Des mots qu'avait déjà prononcés Stéphane Le Foll, ministre de l'Agriculture, vendredi, tout en reconnaissant que le gouvernement n'avait aucun moyen de forcer l'entreprise à remonter son prix d'achat. 

Pour faire bouger les lignes chez Lactalis, les agriculteurs qui se voient comme des serfs face à leur seigneur intransigeant, comptent également retirer les produits Lactalis dans les rayonnages. Ils souhaitent aussi obliger le groupe à jouer la transparence car la marge de manœuvre de Lactalis, qui ne publie pas ses comptes, reste obscure.

"Question de survie". Les manifestants espèrent néanmoins une sortie de crise rapide. "Nous ne sommes pas des manifestants professionnels. Le mouvement pourra durer plusieurs jours mais nous espérons que Lactalis reviendra très vite avec une proposition plus construite, plus élevée tout simplement, ajoute Christiane Lambert. Nous ne souhaitons pas y passer la semaine encore une fois mais s'ils le font, nous seront prêts parce que pour certains, c'est une question de survie."