Crédit d'impôt compétitivité: c'est mal parti

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Sophie Amsili , modifié à
Seules 222 entreprises auraient demandé le préfinancement de ce dispositif phare.

Le gouvernement l'a présenté comme sa mesure phare pour relancer la compétitivité du pays. Annoncé en novembre, le crédit d'impôt aux entreprises (Crédit d'impôt compétitivité et emploi ou CICE) de 20 milliards d'euros doit encourager l'investissement et l'embauche. Un bol d'air qui vise particulièrement les PME éprouvées par la crise. Pourtant, le dispositif peine à démarrer : les demandes de préfinancement, que les entreprises peuvent déposer depuis le 1er avril pour soulager plus rapidement leur trésorerie, se font très rares. Sur les 1,5 million d'entreprises ciblées, seulement 222 d'entre elles en auraient fait la demande selon le cabinet Lowendalmasaï !

>> Dans son édito, Axel de Tarlé regrette un dispositif trop "compliqué" dont "l'effet est dilué".
 

 

Pourquoi un tel flop ? Le cabinet Lowendalmasaï avance deux explications. La première concerne la complexité du dispositif : "pour solliciter le préfinancement avec sérénité, encore faudrait-il que les entreprises puissent calculer précisément le montant de leur crédit d’impôt, ce que le dispositif, bien moins simple qu'il n'y parait, ne permet pas."

Deuxième raison, jugée "plus préoccupant[e]" : "les patrons de PME n’y croient pas", souligne le cabinet, s'appuyant sur une enquête du Conseil  supérieur de l’Ordre des experts-comptables réalisée en mars par l'institut TNS Sofres. Seulement 24% des dirigeants de PME et TPE avaient déclaré prévoir un impact positif du crédit d'impôt sur la croissance. "Quel chef d’entreprise a baissé ses prix au 1er janvier 2013 ou embauché de nouveaux salariés grâce au CICE ?", interroge Pierre Lasry, président du directoire de Lowendalmasaï, estimant que le dispositif est aujourd'hui "perçu comme une usine à gaz".