Carburants : Ayrault fait un petit geste

© MAX PPP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Le Premier ministre a annoncé mercredi une baisse des taxes. "Modeste" et "provisoire".

"Modeste" et "provisoire". Voilà, selon Jean-Marc Ayrault, à quoi ressemblera la prochaine diminution des taxes sur les carburants. En acceptant de rogner sur cette abondante source de revenus pour l'Etat, le Premier ministre entend faire baisser les prix à la pompe, qui atteignent en ce moment de nouveaux records. "En attendant de mettre en place un mécanisme qui régule le prix des carburants".

>> Lire aussi : Comment est fixé le prix de l'essence ?

Sans donner de précisions sur cette "mesure qui diminuera en particulier au niveau fiscal le coût du carburant", Jean-Marc Ayrault a toutefois assuré sur BFM TV qu'il ne s'agirait pas d'un rétablissement de la "TIPP flottante", proposition du candidat Hollande. Cette taxe, brièvement mise en place par le gouvernement Jospin en 2000 vise à lisser le prix de l'essence. Concrètement, avec la TIPP flottante, la ponction de l'Etat baisse et augmente quand le cours du pétrole augmente et baisse.

Bloquer les marges ?

A partir de cette baisse des taxes, consentie par le gouvernement, Jean-Marc Ayrault entend "demander aux producteurs et aux distributeurs leur propre part d'effort". Ces derniers, bien que favorables "à une maîtrise du prix des carburants", ne voient pas comment ils pourraient participer. "La marge d'intervention sur un litre de carburant que nous prenons, c'est un centime d'euro. Ça sert à payer les pompistes et les charges d'installation", résume ainsi Serge Papin, le président de Système U. "Imaginer quatre, cinq centimes de prix à perte, pour un groupement comme le notre, il y a un moment où on ne peut plus", a-t-il ajouté sur BFM TV.

Concernant les producteurs, l'Etat pourrait envisager un blocage temporaire de leurs marges. En pleine guerre du Golfe, le gouvernement Rocard l'avait fait en 1990, atténuant légèrement les prix à la pompe. A l'époque, le blocage respectait les conditions fixées par la loi, qui l'autorise en cas de "situation de crise, des circonstances exceptionnelles, une calamité publique ou une situation manifestement anormale du marché dans un secteur déterminé". Mais cela serait moins évident à justifier aujourd'hui.

A la pompe en tout cas, il y a urgence. En début de semaine, le seuil des deux euros le litre de SP 95 a une nouvelle fois été franchi à Paris. D'une manière plus générale, le site Carbeo.com souligne que la moyenne nationale du prix du sans-plomb 95 s’élève à 1,66 euro, à quatre centimes seulement de son plus haut historique, datant du 19 avril 2012.

>> Lire aussi : Là où il vaut mieux acheter son essence