Avec les futures grandes régions, moins de disparités

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Noémi Marois
ÉCONOMIE - La réforme territoriale de la France va réduire les écarts de richesse et de population entre les régions.

18 régions au lieu de 27, de nouveaux chefs-lieux et… de nouveaux équilibres. Alors que l'ancien découpage entraînait de nombreuses disparités entre régions, la réforme territoriale réduit fortement les écarts entre elles, révèle une étude de l'Insee parue mercredi. L'organisme de statistiques y démontre qu'en termes de population, d'âge ou encore de richesse, les 18 futures régions vont avoir tendance à se rapprocher. Cependant, des différences risquent de subsister, notamment en ce qui concerne l'augmentation de population qui resterait plus faible au nord que dans le sud de la France. 

À la hauteur de l'Europe. Les nouvelles régions françaises pèseront toutes plus de deux millions d'habitants, soit l'équivalent de leurs voisines européennes. Même si l'Île-de-France restera la première du classement avec ses 11,9 millions d'habitants, elle sera talonnée par les 7,6 millions d'habitants de la région Rhônes-Alpes-Auvergne. Derrière, cinq entités auront entre cinq et six millions d'habitants, comme PACA, Alsace-Champagne Ardennes-Lorraine. Cinq autres, dont la Bretagne et les Pays de la Loire, en auront entre deux et quatre.

Actuellement, les 27 régions ont des écarts de population bien plus importants, de 0,3 million en Corse à 11,9 millions pour l'Île-de-France, rapporte l'Insee. "La fusion de régions tend à diminuer les différences par un effet de moyenne", selon l'Insee. Certaines régions aujourd'hui très peuplées vont en effet fusionner avec d'autres "qui le sont nettement moins". Par exemple, le Nord-Pas-de-Calais avec la Picardie ou encore l'Alsace avec la Lorraine.

Les jeunes avec les plus âgés. Alors que l'ancien découpage faisait ressortir des régions "jeunes" et des régions "âgées", les mariages opérés par la réforme territoriales atténue ces différences. L'Auvergne par exemple dont la population a tendance à vieillir va retrouver une seconde jeunesse en s'alliant avec le fringuant Rhône-Alpes. 

Une répartition de richesses plus équilibrée. Tout comme pour la population, la richesse ressort comme plus équitablement répartie dans le futur découpage. Si l'Île-de-France restera un mastodonte avec à elle seule quasiment 30% du PIB français, six autres régions pourront prétendre peser chacune au moins 7% du PIB : Rhônes-Alpes-Auvergne, Aquitaine-Limousin-Poitou Charentes, Nord-Pas-de-Calais-Picardie, PACA, Languedoc-Roussillon Midi Pyrénées, Alsace-Champagne Ardennes-Lorraine. "La nouvelle carte des régions réduit ainsi la dispersion des PIB par habitant", estime l'Insee.

Un Sud qui reste dynamique, un Nord toujours morose. Des écarts moindres mais des dynamiques qui continuent à différer, voilà l'enseignement de l'étude de l'Insee. "Certaines disparités territoriales subsistent toutefois avec des oppositions géographiques toujours importantes, rapporte en effet  l'Insee. Malgré le mariage de plusieurs régions, la population de la partie nord de la France augmente moins vite que la moyenne française et le nombre de départs y reste plus élevé que le nombre d'arrivées. "Les régions du pourtour méditerranéen et de l'ouest de la France sont particulièrement attractives" avec des populations qui augmentent plus vite et des arrivées plus nombreuses que les départs. 

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