Après la mort de Serge Dassault, "il n'y aura aucune querelle d'héritier", assure son fils Olivier

Serge et Olivier Dassault 1280 4:06
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Romain David , modifié à
Interrogé par Europe 1, l’aîné des enfants de Serge Dassault, mort lundi à 93 ans, assure que la succession de son père se fera dans l'union familiale.
INTERVIEW

Emporté par une défaillance cardiaque à 93 ans, l'industriel Serge Dassault s'est éteint lundi dans les locaux de son groupe Dassault Aviation, à deux pas du rond-point des Champs-Élysées qui porte le nom de son père, Marcel Dassault, le fondateur de l'empire familial. "Nous savions tous qu'il nous quitterait à son bureau. Je le savais depuis longtemps, mais je ne pouvais pas imaginer que ça arrive hier", a réagi son fils, Olivier, mardi au micro de la matinale d'Europe 1. "Il était encore en pleine forme il y a deux-trois jours, nous avions bavardé, sourit, rigolé. Il aimait beaucoup rigoler, et j'aimais le faire rire".

"Tout est organisé, tout se passera très bien". "Rien ne pouvait laisser prévoir le drame qui s'est passé hier, et qui nous bouleverse tous, la famille, les collaborateurs, les salariés de l'entreprise, le monde industriel dans son ensemble", a relevé l'aîné des Dassault. Mais alors que se pose la question de la succession de Serge Dassault, l'une des cinq premières fortunes de France, Olivier Dassault assure que tout a déjà été préparé en amont. "Ne vous inquiétez pas, tout est organisé, tout se passera très bien, dans l'union totale. C'est cela mon ambition : faire en sorte que les décisions se prennent en consensus familial", assure-t-il. "Il n'y aura aucune querelle d'héritier. C'est l'engagement que je prends devant mes frères et sœur et devant les Français", déclare-t-il.

"La question n'est pas de devenir numéro un, numéro deux ou numéro trois. La question est de poursuivre l'œuvre de mon grand-père, de mon père et de faire en sorte que cette société, fleuron international de l'industrie aéronautique, de l'informatique et de l'électronique perdure au-delà de l'homme qu'il était", insiste Olivier Dassault, qui a tenu à renouveler sa confiance à Charles Edelstenne, actuel directeur général du groupe.

 

"On lui a jeté beaucoup de pierres". Olivier Dassault a enfin voulu rendre hommage à  l"homme de cœur" qu'était son père. "Il était très attaché à la participation dans l'entreprise, c'était son dada. […] Nous distribuons presque 100 millions d'euros par an aux collaborateurs", souligne celui qui est également député de l'Oise. "Il avait une action de cœur très forte, hélas entachée par des déclarations mensongères et des calomnies", rappelle-t-il, alors que Serge Dassault avait notamment été mis en examen en 2014 pour achat de votes dans le cadre de la municipale de 2010 à Corbeil-Essonnes, ville dont il fut maire de 1995 à 2009. L'industriel avait également été condamné en 2017 à deux millions d'euros d'amende et à cinq ans d'inéligibilité pour blanchiment. "Il y a un joli proverbe chinois qui dit : on ne jette des pierres qu'à un arbre qui porte des fruits. On lui a jeté beaucoup de pierres, mais il a résisté comme un roc !", conclut Olivier Dassault.