Anne Lauvergeon au secours des PME ?

Anne Lauvergeon sera reçue mardi par le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault.
Anne Lauvergeon sera reçue mardi par le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault. © MaxPPP
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La patronne d'Areva, écartée sous Sarkozy, pourrait présider la Banque publique d'investissement.

Sera-t-elle le nouveau pompier des Petites et moyennes entreprises (PME) ? Selon Le Figaro, Anne Lauvergeon, ancienne patronne d'Areva, serait la favorite du gouvernement pour diriger la future Banque publique d'investissement (BPI). "C'est elle qui vire en tête de la course qui tient en haleine le Paris des affaires", écrit le quotidien lundi.

Le gouvernement dévoilera mercredi en Conseil des ministres les modalités de mise en place de la BPI, promesse phare de François Hollande, qui vise à soutenir et développer le tissu des PME françaises par des prêts et des dotations en capital. L'enjeu est de taille. Car le président socialiste avait présenté la BPI comme son arme  fatale pour relancer la production et la croissance.

Une nomination doublement symbolique

La nomination de l'ex patronne d'Areva à ce poste clé constituerait un symbole majeur. Un symbole économique d'abord.  Il y a à peine plus d'un an, Anne Lauvergeon bénéficiait en effet encore d'une aura internationale de par le succès (presque sans tâche) d'Areva et se classait à la 1ère place des Françaises les plus puissantes du monde du classement Forbes (24e au niveau mondial).

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Mais sa nomination serait avant tout un symbole politique. Ancienne sherpa de François Mitterrand, Anne Lauvergeon s'est, au cours des dernières années, montrée très critique envers Nicolas Sarkozy et l'ancienne majorité au pouvoir. Ils ont laissé "s'organiser un système de clan, de bandes et de prébendes" dans la filière nucléaire française, taclait-elle dans l'Express en avril.

Areva

© Reuters

"Ce système a fait la promotion d'un nucléaire bas de gamme à l'international et proposé de transférer nos droits de propriété intellectuelle mondiaux aux Chinois et de vendre du nucléaire à des pays où ce n'est pas raisonnable", y assenait-elle. Ces relations tumultueuses avec Nicolas Sarkozy avaient d'ailleurs, en partie, eu raison de son poste à la tête du groupe énergétique, dont les pouvoirs publics sont actionnaires à 80%.

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D'autres noms cités

Après François Hollande fin septembre, Anne Lauvergeon doit rencontrer Jean-Marc Ayrault mardi. Mais d'autres candidats sont toujours en piste, et Le Figaro assure que les derniers arbitrages ne sont pas encore rendus. Parmi les noms les plus cités, on retrouve également, selon le magazine Capital, celui de l'ancien numéro 2 de la Caisse des dépôts et des consignations (CDC), Dominique Marcel, ou encore François Drouin, le P-DG d'Oséo, l'établissement public de financement des PME qui sera intégré à la Banque d'investissement.

Jean-Pierre Jouyet

Cette BPI devrait être détenue à 50-50 par l’État et la Caisse des dépôts. Et devrait avoir une capacité d'intervention légèrement supérieure à 30 milliards d'euros. La présidence du conseil d'administration de la BPI pourrait, de son côté, revenir à Jean-Pierre Jouyet, le directeur général de la CDC et ancien patron de l'Autorité des marchés financiers (AMF).