Air France traverse une des crises "les plus difficiles de son histoire", selon Janaillac

Jean-Marc Janaillac a officiellement remis sa démission mardi.
Jean-Marc Janaillac a officiellement remis sa démission mardi. © ERIC PIERMONT / AFP
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Europe1.fr avec AFP , modifié à
L'ancien PDG d'Air France a officiellement remis sa démission au conseil d'administration mardi. 

Air France traverse une des crises "les plus difficiles de son histoire", a déclaré mardi le PDG démissionnaire du groupe Air France-KLM, Jean-Marc Janaillac, appelant à "une transformation profonde" d'Air France qui ne peut pas "perdre plus de temps". 

"Les crises à répétition, les grèves, les querelles et les doutes ont divisé notre groupe. Ce qui est en jeu aujourd'hui, c'est la reconstruction de la cohésion d'Air France et de notre groupe", a-t-il déclaré devant l'assemblée générale des actionnaires, après avoir officiellement remis sa démission au conseil d'administration mardi.

"Les racines du mal sont anciennes". Le dirigeant avait mis son poste dans la balance à l'occasion d'une consultation du personnel sur une proposition d'accord de revalorisation salariale, rejetée par 55% des salariés. "Air France traverse à bien des égards une des crises les plus difficiles de son histoire", a-t-il poursuivi. Et il a évoqué 15 journées de grève "qui ont entamé la confiance de ses clients, écorné son image".

Jean-Marc Janaillac a estimé que le rejet de l'accord "est la traduction du malaise et l'expression des inquiétudes, des frustrations" du personnel. "Les racines du mal dont souffre Air France sont sans doute anciennes", a-t-il analysé.

"Elles tiennent en partie à l'histoire de la compagnie" et notamment "à une culture héritée d'un fonctionnement interne vertical et administratif, qui devra évoluer, et au sentiment des salariés d'Air France d'avoir vécu une succession de plans d'attrition alors qu'une partie du problème vient de l'environnement français", a-t-il poursuivi.

Il dénonce des revendications "irréalistes". Jean-Marc Janaillac a régulièrement dénoncé, depuis son arrivée aux commandes du groupe en juillet 2016, le poids de la fiscalité et des charges sociales qui handicapent la compagnie française par rapport à ses concurrents européens.

"Je suis triste", a-t-il confié à quelques journalistes à la veille de son départ jugeant toutefois que son "départ peut créer un choc salutaire". Et de mettre en cause "un terreau de mal-être sur lequel ont prospéré des revendications salariales tout à fait irréalistes".

Concernant le profil de son successeur, M. Janaillac voit "quelqu'un qui soit calme et résilient", "un manager qui soit en capacité d'inspirer les équipes", "un négociateur qui ait l'imagination de trouver des terrains d'entente, de trouver en permanence la porte de sortie par le haut". L'ancienne ministre Anne-Marie Couderc a été nommée mardi présidente non-exécutive du groupe franco-néerlandais, épaulée par une direction collégiale. Une solution de transition en attendant de trouver un nouveau patron à la compagnie