Air France : le gouvernement veut "la transparence"

© JOEL SAGET/AFP
  • Copié
G.V. avec AFP
NEGOCIATIONS - La ministre du Travail Myriam El Khomri a appelé mardi la direction d'Air France à faire preuve de "transparence" dans son dialogue avec les salariés, estimant qu'ils avaient besoin de "lisibilité financière".

Si le gouvernement refuse de s'immiscer dans les négociations en cours chez Air France, il suit néanmoins le dossier avec attention. Et juge que la direction devrait faire preuve de plus de "transparence", comme l'a souligné la ministre du Travail Myriam El Khomri, mardi matin sur France 2.

"Que la direction mette sa stratégie sur la table". La ministrea appelé la direction d'Air France à faire preuve de "transparence" dans son dialogue avec les salariés, estimant qu'ils avaient besoin de "lisibilité financière". "Pour passer d'une culture de l'affrontement à la négociation il faut de la confiance, pour de la confiance il faut de la transparence sur les stratégies", a estimé Myriam El Khomri.

"Quand une entreprise subit des difficultés, il faut que la direction mette sa stratégie sur la table, pose tous les arguments sur la table, et à partir de là soit à l'écoute des propositions", a-t-elle ajouté, disant entendre "cette demande des organisations syndicales". "Il y a un besoin de visibilité, de lisibilité financière" pour les salariés à qui "on ne peut pas (...) demander des efforts s'ils n'ont pas tous les éléments", a insisté la ministre.

"Le dialogue repart". Elle a qualifié toutefois d'"inacceptables" les violences survenues la semaine dernière lors d'un comité central d'entreprise (CCE) de la compagnie à Roissy consacré à un plan de restructuration menaçant 2.900 postes. "Le dialogue repart, c'est une bonne chose" a-t-elle déclaré, en référence à la reprise depuis vendredi, "dans un climat apaisé", des rencontres entre la direction et les personnels. "Le dialogue social, cela marche", a assuré la ministre, rappelant que la France comptait "tous les ans près de 35.000 accords d'entreprise". Depuis la réforme de 2013 sur la sécurisation de l'emploi, 60% des plans sociaux font l'objet d'un accord et seulement "1 sur 12" finit devant les tribunaux", contre "1 sur 4" avant, a-t-elle fait valoir.

Lundi, six salariés d'Air France ont été placés en garde à vue dans le cadre de l'enquête sur les violences commises le 5 octobre lors du CCE et cinq l'étaient encore mardi. Le directeur des ressources humaines, Xavier Broseta, s'était retrouvé torse nu, chemise déchirée et avait dû escalader un grillage pour échapper aux manifestants. Au total, sept personnes avaient été blessées. La direction a répété lundi vouloir parvenir à un accord avec les personnels navigants sur une hausse de productivité d'ici à la fin d'année, faute de quoi elle lancera un plan social aux conséquences lourdes pour 2017.