À l'Unédic, le chasseur de fraude... qui était un fraudeur

© PHILIPPE HUGUEN / AFP
  • Copié
, modifié à
Il se faisait passer pour un demandeur d'emploi alors qu'il gérait une équipe chargée de détecter les fraudeurs de l'Unédic.

C'est l'histoire de l'arroseur arrosé. Le responsable d'une équipe informatique mise en place pour poursuivre les fraudeurs de l'Unédic - l'organisme qui s'occupe de gérer l'assurance-chômage -, était lui-même en fraude puisqu'il se faisait passer pour un demandeur d'emploi. 

Un an d'indemnités. En novembre 2013, des salariés de l’association découvrent que le directeur informatique Pierre Lachaize, arrivé en 2012, est toujours répertorié comme demandeur d’emploi, rapporte Le Canard enchaîné. Pendant plus d’un an le responsable a cumulé son salaire avec une indemnité de demandeur d’emploi de 4.982,30 euros. D’après l’hebdomadaire, il aurait trompé le système en déclarant ne travailler que quinze heures par semaine pour 1.050 euros par mois.

Mis à pied, Pierre Lachaize aurait pourtant bénéficié d’une rupture conventionnelle grâce à laquelle il aurait touché 160.000 euros d’indemnités. "Un accord de confidentialité nous empêche d'en dire plus", a déclaré la direction de l'Unédic au Parisien.

De son côté, Pierre Lachaize se défend de toute action illégale. "J'étais légalement inscrit à Pôle Emploi et je déclarais chaque mois une activité à temps plein. En octobre 2013 j'ai utilisé une fois mon propre compte pour faire un test opérationnel. J'ai sous-déclaré mon temps de travail pour simuler une activité partielle et vérifier les courriers adressés aux chercheurs d'emploi", avance-t-il. Et de préciser : J'ai perçu une indemnité chômage que j'ai spontanément remboursée à Pôle emploi une semaine plus tard. Ce test et l'initiative que j'ai prise pour le réaliser étaient connus au sein de mon équipe. Tout se résume donc à une indemnité reçue pendant une semaine".

Tel est pris qui croyait prendre. Mais le salarié qui a révélé la supercherie a lui bel et bien été licencié par l'Unédic, indique le quotidien. En effet, il serait contrevenu aux "règles des fichiers informatiques". Néanmoins, les deux parties avaient rendez-vous devant les prud’hommes le 21 mars.