Zone euro : malgré la grogne, le Portugal maintient le cap de l'austérité...

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Pas de hausses d'impôts, mais de nouvelles coupes !

Pas de hausses d'impôts, mais de nouvelles coupes budgétaires ! Le Premier ministre portugais a réaffirmé hier le cap de la rigueur budgétaire, malgré le rejet par la Cour constitutionnelle de plusieurs mesures d'austérité prévues dans le budget 2013... Pedro Passos Coelho a ainsi annoncé de nouvelles coupes dans les dépenses publiques, sans en donner le détail, et tout en promettant qu'il n'y aurait plus de hausses d'impôts. Le gouvernement portugais s'est engagé à réduire les dépenses publiques de 4 milliards d'euros d'ici 2015, mais vendredi, la Cour constitutionnelle a censuré un projet de suppression des 14ème mois de revenus versés aux fonctionnaires et aux retraités, ainsi qu'une réduction des allocations chômage et maladie. Un revers qui oblige désormais le gouvernement à trouver 900 millions à 1,3 milliard d'euros d'économies supplémentaires, s'il veut tenir ses engagements pris en échange du plan d'aide de 78 milliards d'euros accordé en mai 2011 par l'Union européenne et le FMI. Fermeté Lors de son allocution, le Premier ministre a affirmé que les créanciers du Portugal ne prêteraient pas la prochaine tranche de 2 milliards d'euros avant que Lisbonne ne confirme son plan de réduction de dette... Le versement de l'aide européenne est notamment lié au respect par Lisbonne de la réduction de son déficit public à 5,5% du PIB à la fin de cette année. La déclaration de fermeté de Pedro Passos Coelho intervient dans un climat politique de plus en plus tendu au Portugal, où l'opinion publique supporte très mal les sacrifices prolongés, dans une économie en proie au chômage (un taux supérieur à 18% attendu cette année) et à la récession (une baisse de 2,3% du PIB prévu en 2013). Le Parti socialiste portugais, qui avait pourtant sollicité le plan de soutien européen en avril 2011, réclame désormais sa renégociation, et a déposé la semaine dernière une motion de censure au parlement. Cette motion a été rejetée, le gouvernement disposant d'une large majorité à l'Assemblée nationale, mais la situation politique reste instable dans le pays. Des rumeurs de remaniement, de démission du Premier ministre et de formation d'un gouvernement de "salut national" ont ainsi circulé dans la presse portugaise ces derniers jours...