Wyser-Pratte menacé d’une class action

© MAXPPP
  • Copié
Europe1.fr (avec agences) , modifié à
Le financier, qui fait l’actualité par son assaut sur Lagardère, est attaqué par un investisseur sur sa gestion peu transparente.

La bataille fait rage à six jours de l’assemblée générale de Lagardère. Guy Wyser-Pratte, le financier franco-américain et actionnaire minoritaire qui s’est lancé à l’assaut du groupe, a déclaré mercredi qu’il n’augmentera pas sa participation dans Lagardère. Mais l’homme d’affaires espère toujours obtenir une place au sein du conseil de surveillance du groupe et modifier la gouvernance.

Mais Guy Wyser-Pratte pourrait avoir d’autres préoccupations dans les prochaines semaines. Selon le site du Point, il pourrait avoir des problèmes avec la justice américaine. Un investisseur envisage de l’attaquer pour obtenir des précisions sur la gestion du fonds Wyser-Pratte qu’il juge trop peu transparente. L’homme, un cadre français, affirme être dans l’impossibilité de "récupérer la moindre somme" des 300.000 euros qu’il a investis dedans le fonds. "M. Wyser-Pratte gère seul et sans contrôle l'argent que nous lui avons confié. Et nous n'avons aucun moyen de le récupérer. Après l'affaire Madoff, c'est incroyable de se comporter ainsi !", ajoute l’investisseur. Il précise aussi qu'il étudie avec ses avocats "l'éventualité d'engager une class action aux États-Unis".

" Pas le bienvenu" chez Lagardère

Guy Wyser-Pratte a fait son apparition sur la scène économique française le 25 mars dernier lorsque le financier américain a présenté deux projets de résolution sur la gouvernance du groupe Lagardère. Il souhaite obtenir sa nomination au conseil de surveillance de Lagardère (propriétaire d’Europe 1) lors de l’assemblée général du 27 avril. Guy Wyser-Pratte veut chambouler la forme juridique du groupe, qui est actuellement géré par un conseil de surveillance. Le financier a indiqué que certains actionnaires parmi les plus dix plus importants lui accorderont leur soutien même s'ils ne veulent pas apparaître en public pour le moment.

Mais Arnaud Lagardère ne l’entend de cette oreille. "Il n'est pas le bienvenu", a-t-il déclaré cette semaine au Wall Street Journal, réitérant son refus de tout changement de gouvernance. Mardi dans Le Figaro, Arnaud Lagardère a aussi estimé que le fond géré par Guy Wyser-Pratte (GWP) "est un fonds vautour, il utilise de vieilles recettes d'activiste et sa tactique est simpliste: faire du bruit, faire monter le cours de l'action, prendre l'argent et sortir".

Il a déclaré que Guy Wyser-Pratte "semble oublier que les structures d'investissement qu'il dirige prennent parfois une forme juridique équivalente à celle de la commandite", soulignant que "plusieurs sociétés de M. GWP se situent dans des paradis fiscaux tels les îles Caïman, le Panama et le Lichtenstein". Arnaud Lagardère a dénoncé le fait que Guy Wyser-Pratte "semble vouloir se présenter en parangon de vertu en oubliant qu'il s'est parfois lui-même affranchi du respect des règles en ayant été condamné plusieurs fois, tant par les autorités boursières américaines que françaises".