Vers un plan d'urgence de formation des chômeurs aux métiers qui recrutent ?

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François Hollande souhaite former rapidement les demandeurs d'emplois pour les réorienter "vers les secteurs qui sont en manque structurel de main d'oeuvre qualifiée".

François Hollande croit toujours à son objectif d'inverser la courbe du chômage d'ici la fin de l'année, en dépit des prévisions pessimistes des organisations internationales. Pour atteindre cet objectif, le chef de l'Etat souhaite notamment former rapidement les demandeurs d'emplois pour les réorienter "vers les secteurs qui sont en manque structurel de main d'oeuvre qualifiée", a-t-il expliqué lors de la conférence sociale. Coopération Etat, régions, Pôle Emploi L'Etat fixerait le cadre légal de ce plan, alors que les régions, en coopération avec Pôle emploi s'occuperaient de la formation. Enfin, les partenaires sociaux fixeraient les objectifs pour élever le niveau de qualification. Le Président n'exclut pas de mettre en place une aide de l'Etat à la mobilité ou afin de compléter un salaire qui ne serait pas assez élevé. "S'il s'agit d'un problème de mobilité, réglons-le par des incitations financières (...) S'il s'agit d'un problème d'écart de salaires, alors comblons-le. Cela peut être la responsabilité de l'Etat", a-t-il déclaré. 116.000 offres retirées faute de candidats Selon François Hollande, entre 200.000 et 300.000 recrutements ne peuvent actuellement être réalisés, faute de candidats. Mais d'après les chiffres de Pôle Emploi publiés cette semaine, sur les 466.200 annonces annulées en 2012, 116.300 offres ont été retirées faute de candidats (soit 4% des offres totales recensées). Au delà du manque de formation, les chiffres montrent que certains secteurs souffrent de "crise de vocation", à l'image du métier de boucher pour lequel peu de jeunes s'orientent vers les formations initiales. Par ailleurs, Pôle Emploi fait remarquer que l'hôtellerie-restauration est particulièrement touchée par ces difficultés de recrutement, alors même qu'il est le deuxième secteur comptabilisant le plus d'apprentis en France. Les conditions d'exercice de la profession semblent davantage expliquer les obstacles rencontrés. Selon les données Pôle Emploi, seuls 21% des salariés restent plus de 10 ans dans cette activité, contre 38% dans les autres secteurs. Par ailleurs, les démissions en cours de contrats sont fréquentes : 29% contre 20 % dans l'ensemble des secteurs...