Un footballeur américain placé en bourse aux Etats-Unis

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La société Fantex fait en effet le buzz depuis la fin de la semaine dernière avec son projet

Céder une action Michelin ou EDF pour acheter une action Ibrahimovic... Ce n'est pas possible en France mais une brèche vient d'être ouverte aux Etats-Unis. La société Fantex fait en effet le buzz depuis la fin de la semaine dernière avec son projet de mise en bourse du footballeur américain Arian Foster. Concrètement, il ne s'agirait bien évidemment pas d'acheter directement une part du sportif. L'idée est de mettre en place un mécanisme de titrisation des revenus de ce sportif. Bien connue des professionnels, la titrisation consiste à créer et vendre un produit financier qui donne droit à des revenus futurs pour l'acquéreur. Comme tout produit financier, le titre acheté est bien entendu négociable. La titrisation est souvent utilisée en matière d'assurance (titrisation d'un lot de contrats d'assurances automobiles par exemple). Mais des projets plus originaux ont déjà été mis en place. Par le passé, le catalogue de chansons de David Bowie a par exemple été titrisé (les droits assurant une rente aux acquéreurs). Ici, l'objectif de Fantex est de vendre un peu plus de 1 million de titres "Arian Foster" pour 10 dollars l'unité. En retour, les souscripteurs obtiendraient 20% des revenus du joueur (droits, salaires...). Des fonds d'investissement déjà en place S'il s'agit d'une première à destination des particuliers, l'achat de droits de sportifs n'a en revanche rien de nouveau pour certains professionnels. Des fonds d'investissement se sont même spécialisés dans ce créneau. Ils achètent une part des droits du joueur avec principalement l'espoir de réaliser une belle plus-value en cas de revente. De là à voir des sportifs prochainement cotés en Bourse en Europe, il y a toutefois un pas qui ne semble pas devoir être franchi. Outre les questions morales et déontologiques que peut poser l'investissement basé sur un individu, des exemples récents ont montré à quel point certaines situations pouvaient devenir ubuesques. En 2011, le projet de transfert du footballeur argentin Carlos Teves a mis en lumière l'extrême complexité de la gestion de ses droits économiques passés successivement entre les mains de nombreux investisseurs au point qu'il était devenu difficile de savoir à qui appartenait vraiment le joueur. La pratique est en tout cas interdite à l'heure actuelle en France. Et si elle est répandue en Espagne et au Portugal, l'UEFA envisage de l'interdire. Les Français ne sont donc pas près de s'échanger des actions de leurs sportifs préférés... comme ils s'échangeaient plus jeunes les célèbres vignettes Panini.