Travail du dimanche : les commerces des zones touristiques inquiets

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Olivier Samain et Noémi Marois , modifié à
ÉCONOMIE - Le ministre de l'Economie a annoncé que les travailleurs du dimanche pourraient être payés double. 

Dans son chapelet de mesures égrenées mercredi, Emmanuel Macron, le ministre de l'Economie, a annoncé une bonne nouvelle aux employés du dimanche travaillant dans les zones touristiques : la possibilité d'être payé double. La loi Maillé de 2009, dernière en date sur le travail dominical, ne le prévoyait pas.

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Salaire doublé dans les zones touristiques ? Plus précisément, le ministère de l'Economie a annoncé mercredi "l'introduction d'une compensation financière pour les salariés d'entreprises comptant plus de 11 employés (payé double)". Les personnels concernés ? Tous ceux travaillant dans les zones touristiques et thermales. Il en existe une quarantaine actuellement en France et la dernière loi de 2009 n'avait pas prévu pour eux de compensation financière à leur travail dominical. 

Que dit la loi Maillé de 2009 ? Les employés de commerces bénéficient théoriquement, depuis la loi Maillé de 2009, de salaires doubles pour leur travail du dimanche. Mais dans la majeure partie des cas, ils ont négocié avec leur direction des augmentations de salaire moindres ou des primes.

Seuls les employés des zones commerciales sont concernés par cette loi, ceux des zones touristiques et thermales en sont exclus. Emmanuel Macron souhaite donc gommer cette différence. 

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Les commerçants inquiets. Même si les petits commerces ne sont pas concernés, les commerçants se disent quand même inquiets. "Les commerçants n'auront pas la possibilité de payer double leurs salariés, ils fermeront leurs portes et créeront du chômage", prédit Gérard Atlan, président du Conseil du Commerce de France contacté par Europe 1. "Cela sera sûrement vrai dans les stations balnéaires, les stations de sport d'hiver où on a peu de temps pour réaliser le chiffre d'affaires de l'année et on se dit 'comment va-t-on faire ?', s'est-il alarmé.

Les commerçants des zones touristiques et thermales espèrent que comme dans les zones commerciales, ils auront la possibilité de négocier avec leurs salariés la hausse des salaires.

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La CGT est sur ses gardes. Contacté par Europe 1, le syndicat n'est pas emballé. Il prédit que si négociations il y a, les patrons vont concéder des augmentations de salaires minimales en utilisant la menace de fermeture définitive en cas de refus des employés.

Et même si les employés obtiennent des augmentations satisfaisantes, le syndicat craint qu'au bout de quelques mois ou quelques années, les employeurs utilisent le chantage à la fermeture pour revenir aux salaires antérieurs.

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