• L’info. Syndicats et partisans d’un strict encadrement du travail le dimanche ont perdu lundi une bataille symbolique, mais pas la guerre. Le tribunal de grande instance de Pontoise a en effet débouté lundi pour vice de forme le syndicat Force ouvrière, qui réclamait près de 37 millions d'euros à Bricorama, pour n'avoir pas respecté une décision de justice lui ordonnant de ne pas ouvrir le dimanche. La raison de cet échec ? Le syndicat n’a pas apporté assez de preuves pour étayer ses accusations.
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• Bricorama, tout un symbole. L'enseigne, qui emploie 2.614 salariés dans ses 95 magasins français, a pris l’habitude d’ouvrir le dimanche sans respecter le nombre limité d’ouvertures autorisées par la loi. Opposés à toute normalisation du travail le dimanche et surtout décidés à faire respecter la loi, les syndicats ont donc poursuivi Bricorama en justice. Suite à une procédure initiée par Force Ouvrière, le tribunal de Versailles l'a condamné en janvier 2012 à fermer ses magasins le dimanche.
• La chaîne tient tête et le paie cher. Condamné, Bricorama a néanmoins continué à ouvrir ses magasins le dimanche, en attendant un jugement en appel. Un pari perdu puisque la justice a confirmé sa décision en octobre : Bricorama devait donc payer une amende pour chaque dimanche ouvert en toute illégalité. Mais c’était à Force Ouvrière d’apporter la preuve que chaque magasin visé était ouvert, ce que le syndicat n’a visiblement pas fait dans les règles de l’art : le tribunal a pointé l'absence de "constat d'huissier" ou bien de "ticket de caisse". Résultat, le syndicat n’a pas obtenu les 37 millions d’euros qu’il réclamait.
• Dans le viseur, Bricorama ne voulait pas chuter seul. La chaîne de magasins de bricolage a visiblement fait des ouvertures le dimanche un combat personnel. Elle-même condamnée, l’enseigne a alors ouvert un nouveau front en dénonçant la concurrence déloyale d’autres chaînes de bricolage. Fin novembre, Bricorama a donc saisi la justice pour "ouverture illégale le dimanche" contre 24 magasins de Castorama et Leroy-Merlin en Ile-de-France. De quoi écrire un nouveau chapitre de cette longue bataille du travail dominical.
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