Salaires : une (presque) bonne année

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Thomas Morel et Aurélien Fleurot , modifié à
LE CHIFFRE - L'enveloppe d'augmentation a été revue à la baisse mais reste supérieure à l'inflation.

Un peu d'air pour les salariés. Alors que l'époque est à la rigueur et aux économies budgétaires, selon le cabinet Aon Hewitt, les augmentations salariales devraient atteindre en moyenne cette année 2,6 %, soit plus que l'inflation (1,7 % prévu cette année). Un phénomène qui s'explique par la nécessité de motiver les salariés, en période de crise : "Les salariés ont des objectifs difficiles à tenir dans le contexte économique actuel. Les politiques de rémunération servent à les motiver, à 'mettre de l'essence dans le moteur', en quelque sorte", explique Vincent Cornet, responsable de l'activité rémunération chez Aon Hewitt, au micro d'Europe 1. 

Une enveloppe en baisse. Signe d'un contexte économique tendu, cette enveloppe a tout de même été revue à la baisse depuis les prévisions de l'été 2012, quand l'enveloppe d'augmentation globale était annoncée à 2,9 %. 30 % des entreprises interrogées par le cabinet ont ainsi affirmé qu'elles entendaient réduire la voilure cette année, tandis que 5 % ont même décidé de geler les augmentations.

Les augmentations générales n'ont pas la cote. Si les enveloppes d'augmentation générale ressortent en légère hausse par rapport à l'été dernier, à 1,7 % au lieu de 1,4 %, elles ne concernent dans les faits que peu d'entreprises : la moitié ont en effet décidé de ne pas appliquer de hausse générale cette année, "une tendance que l'on observe depuis le début de la crise, en 2008", souligne Vincent Cornet.

D'autres formes de rémunération. Dans le même temps, la rémunération individuelle est, elle, revue à la baisse : de 2,6 % prévus initialement, l'enveloppe devrait n'être que de 2,1 %. Selon Vincent Cornet, cependant, la différence ne sera pas perdue pour les salariés, mais devrait être versée sous d'autres formes de rémunération. "Ce qu'elle ne donneront pas sous formes d'augmentation de salaire, les entreprises le verseront sous forme d'intéressement, de participation ou d'abondement, encore largement pratiqués par les entreprises", assure-t-il. 

>> EDITO - Selon Axel de Tarlé, cette politique salariale a au contraire un impact négatif sur l'économie :