Russie : le boycott pourrait coûter 500 millions d'euros à la France

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www.boursier.com , modifié à

Au moins 500 millions d'euros. C'est ce que pourrait co�"ter au secteur agroalimentaire français l'embargo annoncé par la Russie, selon les estimations de la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles). Dans un entretien accordé à 'L'Expansion', son président, Xavier Beulin, qui précise que ce chiffre ne concerne que le co�"t direct de ce boycott. "La Russie importe essentiellement fruits, légumes, fromages, viandes de porc et de boeuf depuis la France, en somme la plupart des produits visés par l'embargo décrété ce jeudi", explique-t-il, sans compter les vins et spiritueux. Au total, les exportations agroalimentaires européennes vers la Russie ont représenté 10,2 milliards d'euros l'an dernier, et celles de la France 1,2 milliard. En plus du co�"t direct, Paris pourrait souffrir d'une surproduction, les produits à destination de la Russie restant coincés sur le marché européen. "Cet engorgement du marché intérieur va lui-même conduire à une importante baisse des prix dont il est difficile, pour l'heure, de chiffrer l'impact", explique le président de la FNSEA, qui redoute déjà des suppressions d'emplois dans certaines filières. Effets sur le long terme A plus long terme, cette interdiction pourrait pousser la Russie à se tourner vers des pays tels que la Chine, le Brésil, ou d'autres Etats d'Amérique Latine pour satisfaire la demande des consommateurs. "Cela pourrait d'ailleurs compliquer, à terme, la reconquête du marché russe dans le cas de certains produits, à l'exception des fruits et légumes d'été qui sont une particularité européenne", anticipe Xavier Beulin. Acculé par communauté internationale dans son conflit avec l'Ukraine, le Kremlin a dégainé jeudi une batterie d'interdictions d'importation pour frapper les entreprises nord-américaines, européennes et australiennes au portefeuille. Les fruits, légumes, viandes, poissons, lait et produits laitiers seront bannis pour un an. Le vin et les produits pour bébés échappent pour l'heure aux sanctions.