Ricol : "La crise n’est pas finie"

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Marion Sauveur , modifié à
En charge du grand emprunt, il estime que "la situation économique de la France est extrêmement saine".

"J’ai remis déjà 30 milliards d’euros et à la fin de l’année 35 milliards d’euros seront entre les mains de tous ceux qui auront à le gérer", a expliqué sur Europe 1 René Ricol, le commissaire général à l’investissement, en charge du grand emprunt national. Ce programme voulu par Nicolas Sarkozy prévoit d'affecter 35 milliards d'euros de fonds publics à des priorités dans des secteurs stratégiques.

Une enveloppe pour les entrepreneurs. "Nous avons d’ores et déjà mis deux milliards et demi d’euros à destination des entreprises", a assuré René Ricol. Ainsi, "plus de 600 entreprises ont reçu plus 650 millions d’euros pour leur développement" et plus précisément pour créer des emplois, a-t-il expliqué.

L’enseignement et la recherche, la très grande enveloppe. "Tout ce qui est enseignement et recherche, c’est un énorme pavé de 17 milliards et demi d’euros", a précisé René Ricol. Mais pour lui, ce n’est pas un montant excessif, ni déséquilibré, car "il faut une recherche plus forte et un enseignement encore meilleur".

Le numérique, secteur du futur. 4,5 milliards d’euros vont être reversés à ce secteur, a indiqué le commissaire général à l’investissement. C’est essentiel, car il faut que l’"on aille avec de l’avance sur le très haut débit et qu’en même temps que l’on renouvelle toute notre économie et notre manière de vivre en intégrant le numérique", a-t-il analysé.

Pas de subventions, mais des co-investissements. René Ricol ne souhaite pas parler de subvention, un terme qu’il souhaite "bannir" au profit de ce lui de "co-investissement". Concrètement, il s’agit, selon lui, d’"investir sur du futur, d’accepter de prendre des risques - on accepte de perdre de l’argent - et on se dit que si l’on gagne, tout le monde gagne. Il y a ainsi un retour pour les industriels qui nous ont suivis, pour les collectivité territoriales qui nous ont suivi et pour nous".

"C’est essentiel, parce que cela permet de faire vivre l’emprunt sur le futur", a affirmé René Ricol. Et "avec l’effet de levier, on sera à plus de 70 milliards d’euros, je vous le promets".

La situation économique française. Pour René Ricol, "la situation économique de la France est extrêmement saine", même s’il estime que "la crise n’est pas finie". Le commissaire général à l’investissement estime que "le seul risque que nous ayons, en dehors des pays comme l’Irlande - qui sont des pays à l’ultra-libéralisme développé pour le secteur bancaire - ce sont les spéculateurs. Nous n’avons pas arrêté les spéculateurs qui ont contribué largement à la déstabilisation de la Grèce, à celle de l’Irlande et qui peuvent même attaquer des pays qui sont fondamentalement sains".