Restauration : une loi pour repérer le "réchauffé"

Les restaurateurs qui cuisinent eux-même pourront bénéficier d'un logo pour se distinguer de leurs concurrents.
Les restaurateurs qui cuisinent eux-même pourront bénéficier d'un logo pour se distinguer de leurs concurrents. © El Celler de Can Roca
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Thomas Morel avec AFP , modifié à
Les députés ont voté jeudi le principe d'une appellation "fait maison" obligatoire pour un plat "élaboré sur place".

Les clients des restaurants devraient en savoir bientôt un peu plus sur ce qu'il y a dans son assiette. Sylvia Pinel, la ministre du Tourisme, avait annoncé lundi la création d'un logo "fait maison", destiné aux établissements qui cuisinent sur place, par opposition à ceux qui se contentent de réchauffer des plats  préparés. Et la mesure a été votée jeudi à l'Assemblée en tant qu'amendement au projet de loi sur la consommation, que les députés examinent depuis lundi.

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De quoi s'agit-il ? Selon Sylvia Pinel, l'objectif est de "mieux informer les consommateurs et promouvoir la qualité dans la restauration". Dans les faits, les restaurants qui fabriquent dans leur cuisine les plats qu'ils servent à leurs clients pourront apposer à leur entrée un logo "fait maison", pour mettre en avant la qualité de leur travail. La ministre du Travail entend également élargir le label déjà existant de "maître-restaurateur", lancé en 2008, et qui permet de distinguer les établissements qui emploient une main d'œuvre professionnelle.

Qu'en pensent les restaurateurs ? Pour les professionnels de la restauration, l'amendement voté jeudi est un premier pas, mais insuffisant. Pour l'Umih, premier syndicat du secteur, Sylvia Pinel ne va "vraiment pas assez loin". Le syndicat souhaite en effet la création d'un statut d' "artisan-restaurateur", qui distinguerait les lieux "où il y a un cuisinier". "Le  potentiel serait de 20.000 artisans-restaurateurs, alors qu'il y a 150.000 points de vente où on se restaure en France", affirme Roland Héguy, président de l'Umih.

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L'UMP veut aller plus loin. L'idée n'est pas entièrement neuve. Fin mai, le député UMP Daniel Fasquelle avait proposé de réserver l'appellation "restaurant" aux seuls lieux où le repas est cuisiné sur place, avec des produits bruts. Une suggestion qui avait suscité l'ire des syndicats de la restauration, qui craignaient de semer la confusion chez leurs clients.

Comme les boulangeries. Au reste, les boulangeries sont déjà soumises à tel régime. Depuis 1995, seuls ceux qui fabriquent eux-mêmes leur pain, depuis le pétrissage de la pâte jusqu'à la cuisson, peuvent bénéficier de l'appellation "boulangerie". Les autres doivent se contenter d'autres dénominations, comme "dépôt de pain" par exemple.