Renault "de retour en France", info ou intox?

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Thomas Morel , modifié à
LA PHRASE - C'est ce qu'a annoncé Arnaud Montebourg, après la signature de l'accord.

• La phrase. Renault fait-il son grand retour en France ? C'est en tout cas ce qu'affirme Arnaud Montebourg, après la signature de l'accord de compétitivité entre plusieurs syndicats et la direction de Renault. "C'est un accord qui matérialise le retour de Renault en France, c'est-à-dire le retour et la relocalisation d'activités", a estimé le ministre du Redressement productif sur France Info jeudi après-midi.

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Ce que dit l'accord. L'accord de compétitivité -avalisé par la CFDT, Force Ouvrière et la CFO-CGC, mais rejeté par la CGT- prévoit, en échange d'un allongement du temps de travail, d'un gel des salaires et de suppressions de postes, d'augmenter les volumes affectés aux usines françaises. De quelques 500.000 voitures aujourd'hui, elles verraient leur production monter à un niveau "minimum" de 710.000 véhicules par an, avec un objectif de 820.000 d'ici à 2020, si la reprise économique suit.

Une part de cette activité supplémentaire doit être apportée par les partenaires du constructeur, qui, selon les termes du texte, feraient fabriquer dans l'Hexagone 80.000 véhicules. Mais pour l'instant, ni Nissan, ni Daimler (les principaux partenaires de Renault) n'ont confirmé cette annonce.

Renault reste majoritairement à l'étranger. Si Renault promet à ses usines françaises une montée en puissance, cela ne signifie pas pour autant que le "made in France" deviendra la règle. Selon les chiffres du Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA), le groupe a ainsi fait fabriquer 2,66 millions de voitures dans le monde en 2012, dont un peu moins de 550.000 dans l'Hexagone. Même en portant ce chiffre à 820.000 véhicules par an, les usines françaises représenteraient toujours moins d'un tiers de la production totale de Renault.