Pourquoi les éleveurs étaient dans la rue

© MAXPPP
  • Copié
, modifié à
Les producteurs de lait ont manifesté vendredi, ils réclament une revalorisation des prix.

L’INFO. Les éleveurs ont manifesté vendredi à travers toute la France avec un credo : ils risquent de "finir sur la paille" si le lait qu’ils produisent n’est pas mieux rémunéré. A l'appel des syndicats agricoles FNSEA et Jeunes Agriculteurs, ils sont donc descendus dans la rue pour tenter de peser sur les négociations en cours avec les industriels et la grande distribution.
>> Infographie : À qui profite le prix du lait ?

12.04.Agriculteur.lait.eleveur.manif1.Maxppp.930.620

• "Victimes de la guerre des prix".  Cahors, Rennes, Besançon, etc. : les manifestations ont été nombreuses. Et parfois très agricoles. Ainsi, à Bordeaux, une quinzaine d'agriculteurs ont bloqué brièvement le pont Chaban-Delmas avec un troupeau de vaches et une dizaine de moutons. Leur grief ? "Nous ne voulons pas être les victimes de la guerre des prix que se livrent les enseignes de la grande distribution et qui nous appauvrit", a résumé Xavier Beulin, président de la FNSEA. Un syndicat qui, au passage, défend les intérêts des céréaliers, grands gagnants de la hausse des prix qui embarrasse tant les éleveurs.

12.04.Manif.eleveur.lait.vache.agriculture.TWITTER.FR.BLEU.GIRONDE.930.620

© TWITTER/France Bleu Gironde

Leur problème : pris financièrement en tenaille. Les producteurs de lait voient en effet  leurs marges fondre sous les effets conjugués d’une baisse des prix au litre et d’une hausse des cours des matières premières. En clair, d’un côté, la grande distribution ne cesse de pressuriser les prix alors que de l’autre, les prix de l'alimentation animale flambent suite à la hausse des prix des céréales. Les éleveurs demandent donc à vendre le litre de lait 3 centimes supplémentaires.

9.04 Infographie prix lait

© EUROPE 1 / MICKAEL ROBIN

Ce que le gouvernement propose. Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a clairement pris position en faveur des éleveurs, allant jusqu’à déclarer vendredi qu'"il faut arrêter de prendre les producteurs pour des vaches à lait". Le gouvernement a donc promis de possibles "mesures transitoires", mais sans donner plus de précisions. Au-delà de ces mesures d'urgence, la nouvelle mouture de la loi de modernisation de l'économie (LME), en juin, devrait permettre de mieux prendre en compte la variation des coûts de production subie par les agriculteurs dans les relations commerciales.