Peugeot : Standard & Poor's dégaine deux fois, Moody's menace

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www.boursier.com , modifié à
Le constructeur automobile reçoit l'avertissement des agences de notation...

L'agence de notation Standard & Poor's a frappé deux fois sur Peugeot jeudi. Une première fois directement sur la société et une seconde sur sa filiale Banque PSA Finance. Si la dette du constructeur était déjà en catégorie spéculative, le basculement de son bras financier dans ce compartiment risque de compliquer encore la question de son financement à terme. S&P a donc abaissé d'un cran la notation crédit de Banque PSA Finance, le véhicule de financement du groupe Peugeot. Une décision lourde de sens puisqu'elle entraîne la dette de l'entité de "BBB-" à "BB+", ce qui lui fait franchir la frontière entre la catégorie d'investissement et la catégorie spéculative. La note court terme passe de "A-3" à "B", tandis que la perspective reste "négative". Difficultés pour atteindre les objectifs 2013 Cette décision est une conséquence de la baisse de la note de la maison-mère Peugeot, explique l'agence. Elle souligne que les mauvaises performances du constructeur en Europe pourraient entraîner une contraction de la clientèle de sa filiale. Un peu plus tôt, S&P avait en effet abaissé de "BB" à "BB-" la notation crédit de PSA en s'alarmant de "l'érosion rapide" des métriques crédit. La dette du groupe est désormais classée trois crans sous la catégorie d'investissement. Peugeot risque d'avoir des difficultés à remplir ses objectifs 2013 de division par deux de sa consommation de trésorerie, à cause du marché ultra-concurrentiel en Europe, compte tenu des capacités excédentaires qui perdurent dans l'entreprise et des besoins de restructuration en cours, a souligné dans son étude l'agence de notation. Une autre agence, Moody's cette fois, a sévi ce vendredi. Elle a placé sous surveillance en vue d'un abaissement la notation "Ba3" du constructeur, qui se situe déjà trois crans sous la catégorie d'investissement. La décision est justifiée par des résultats dégradés, plus encore que ce que craignait le bureau d'études. Elle reflète les mauvais résultats, la consommation de trésorerie colossale de l'exercice achevé et les risques liés à la réussite de son plan de redressement. En cas de dégradation, elle serait limitée à un cran, indique Moody's.